Les marches sont maintenues pour poursuivre le combat pour le changement du système politique en Algérie. Infatigable ! La Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD tendance partis politiques) s'apprête à tenter, ce matin, de marcher à nouveau dans la capitale, Alger. Malgré la répression féroce de ses actions et la propagande abjecte l'ayant ciblée depuis sa création, la CNCD se montre toujours déterminée à poursuivre son combat pour «le changement du système qui prend en otages l'Algérie et les Algériens depuis 1962». En effet, l'organisation veut maintenir la pression sur le régime qui, après la tempête des deux derniers mois (janvier et février), revient à sa véritable nature en rejetant toute ouverture du champ politique. Pour cette nouvelle action, la CNCD décide de revenir à l'itinéraire initial qui a été retenu pour les marches du 12 et du 19 février dernier : de la place du 1er Mai vers la place des Martyrs. La coordination pourra-t-elle marcher cette fois-ci ? Il suffit juste de voir le dispositif policier mis en place aux quatre coins de la capitale pour connaître la réponse. A l'instar des précédentes actions, cette marche sera sans nul doute interdite. Déployées depuis le début du mois de janvier dernier, des dizaines de véhicules de police n'ont jamais quitté les principales places d'Alger. Comme lors des dernières manifestations, la machine répressive sera renforcée dès les premières heures de la matinée pour empêcher tout rassemblement. Mais cette fois-ci, la police reçoit même l'instruction d'utiliser «la force légale» contre les manifestants. C'est le directeur général de la DGSN, Abdelghani Hamel, qui a donné, jeudi dernier, cet ordre à ses éléments. «En cas de besoin, les services de la police peuvent utiliser la force légale pour mettre un terme à des agissements illégaux», déclare-t-il lors d'une cérémonie organisée au niveau de l'Ecole supérieure de la police d'Alger. Outre la mobilisation des milliers de policiers, les autorités encouragent aussi des jeunes désœuvrés à utiliser la violence contre les manifestants. Ces jeunes, rémunérés paraît-il par on ne sait qui, se baladaient avec des armes blanches et s'attaquaient aux marcheurs au vu et su des forces de l'ordre. L'un d'eux a même blessé à la main, samedi dernier à El Madania, le président du RCD, Saïd Sadi. Le comble ! L'agresseur n'a même pas été arrêté. Pourtant, au lieu de les livrer à de pseudos «jeunes des quartiers» – car la place du 1er Mai et la place des Martyrs appartiennent à tous les Algériens –, la police a pour mission de protéger aussi les manifestants. En tous cas, il n'est pas exclu qu'aujourd'hui encore que les mêmes modes opératoires seront reconduits pour intimider ceux qui répondront présents à l'appel à la marche lancé par la CNCD. Parallèlement à la marche d'Alger, la coordination appelle aussi à l'organisation d'actions similaires dans d'autres wilayas à l'intérieur du pays.