A son 3e jour hier, dans le strict respect d'un calendrier établi et respecté depuis 13 années, le Festival national de l'habit traditionnel et de la chanson populaire a, chaque soir et jusque tard dans la nuit, ouvert grandes les portes du théâtre de verdure Mohamed Boudiaf de Annaba. Pour la circonstance, cette infrastructure a fait peau neuve en dépit des combats d'arrière-gardes menés par des attardés accrochés à un mur d'époque. Ce mur déplacé, d'emblée le festival jusqu'alors menacé d'asphyxie semble être bien parti pour réaliser ses ambitions : accroître ses activités en se muant de national à international et mieux rentabiliser, au plan culturel, une manifestation que les aléas des subventions publiques mettaient perpétuellement en danger. Ce lundi donc, le régime de croisière est atteint avec déjà un nombre impressionnant d'acteurs et de spectateurs. Il faut dire qu'avec des troupes venues d'un peu partout de notre vaste Algérie et d'Afrique avec la participation des Egyptiens et des Burkinabés, les spectateurs eurent quotidiennement droit à de bonnes et agréables surprises. Beaucoup de régions ont manqué à l'appel. L'on retiendra que des stands programmés pour recevoir des exposants spécialistes de l'habit traditionnel hommes et femmess sont restés vides. Le reste est très intéressant à visiter avec des étalages bien achalandés de robes, de kaftan, de soie brodées d'or et d'argent par des mains de fée venues des Hauts-Plateaux, Constantine, Sétif. L'on a vu aussi ces gandouras de Médéa, des articles de tannerie en provenance de la majestueuse Illizi, d'autres robes de Ghardaïa, de Ouargla, Laghouat, El Tarf, Tizi Ouzou, Tipaza, Skikda...., le tout est coiffé par les couleurs combien vives et attirantes des vêtements cousus par les anges du fier Djurdjura. La kheima installée par les représentants de la wilaya de Ouargla à quelques mètres de l'entrée du hall d'exposition, est une invitation à la découverte des mystères de notre grand Sahara. Le tout offre une échelle de bienvenue à des valeurs ancestrales fêtée par le soleil de juillet et le public de plus en plus nombreux. Sept jours et 7 soirées pour visiter, voir, admirer et se pâmer devant la beauté de l'habit traditionnel porté ou exposé dans le hall du palais Mohamed Boudiaf. Faire aussi l'inventaire des sons, des voix, des musiques d'instruments tirés des entrailles de notre identité araboberbère. Merveilles Durant les 3 précédentes journées et soirées, l'on avait l'impression que les acteurs composant les troupes folkloriques et les 41 exposants voulaient montrer leurs merveilles et inciter les spectateurs à les prémunir contre toute disparition. Et pour peu que ces derniers montrent un certain esprit de conservatisme soigné, l'inventaire de cette richesse culturelle pourrait se transformait en une œuvre d'art. La prestation des troupes folkloriques de diverses régions du pays est à la fois des copies d'une grande virtuosité et des œuvres de notre identité partout y compris des plus lointaines contrées. C'est aussi une raison pour le public d'aller passer quelques heures auprès des couturières, brodeuses spécialistes du mejboud, de la peinture à l'aiguille et autres. Quoi qu'il advienne, cette 13e édition d'un festival qui fait le plein suscitera bien des regrets. Des milliers de mélomanes passionnés de nos traditions séculaires resteront aux portes de la ville de Annaba organisatrice, parce que Annaba en matière de transport, s'enferme sur elle-même à partir de 21h. Avec l'arrivée des représentants du Burkina Faso ce dimanche au côté de l'Egypte, les organisateurs annoncent déjà leur réelle volonté de faire de ce festival une manifestation culturelle internationale les prochaines années. Il reste néanmoins ce léger couac dans l'organisation où disposer d'un programme ou d'un prospectus relève de l'impossible malgré le nombre de chargés de la communication tant au niveau de la cellule communale ou du hall des expositions.