Si l'on se réjouit du projet de raccordement au gaz de ville, de l'ouverture de la polyclinique, du bitumage de quelques axes routiers, de la modernisation du siège de l'APC, l'on se plaint aussi de beaucoup de manques. Située à quelques soixante-dix kilomètres du chef-lieu de la wilaya de Béjaïa, la commune de Taourirt-Ighil s'étend sur une superficie de 71,34 km⊃2; dont 60% relèvent du domaine forestier. Au dernier recensement général (RGPH), la commune comptait 6640 habitants répartis sur les onze villages éparpillés sur le vaste territoire de la commune. Fortement agitée et médiatisée, notamment lors du bras de fer qui a opposé des associations de la commune et l'APC autour de la mise en service de toutes les infrastructures implantées au lotissement Taourirt, la commune retrouve présentement peu à peu sa sérénité. Mais en dépit de la concrétisation de plusieurs projets, beaucoup reste à faire pour répondre aux différentes attentes des citoyens. Ainsi, si l'on se réjouit du projet de raccordement au gaz de ville, de l'ouverture de la polyclinique, du bitumage de quelques axes routiers, de la modernisation du siège de l'APC dont le rez-de-chaussée est déjà fonctionnel, l'on se plaint aussi de beaucoup de manques.Santé, éducation, eau, routes, électricité, évacuation des eaux usées… tous les secteurs laissent apparaître des insuffisances qui demandent à être comblées pour aider au développement de la région. Pari difficile lorsqu'on sait que la collectivité ne vit et ne respire que par les subventions de l'Etat. Et Pour couronner le tableau, la commune, selon Ali Saâd, le P/APC, souffre grandement du problème du foncier, ce qui met un frein aux ambitions légitimes de développement. Ainsi malgré son potentiel agricole et touristique, elle peine à sortir de l'ornière du sous-développement. Les routes qui constituent pour certains quasiment un indice de référence en matière de développement sont ici pratiquement toutes en mauvais état et étroites quand elles ne sont pas par endroits impraticables. Le chemin vicinal menant du CW 34 vers Aït-Maâmar, sur une distance de 13 kilomètres est dans un état dégradé. Desservant les villages, Tizi-El-Korn, Aït-Idir, Grounia, Aït Maâmar, cet axe ne cesse de soulever l'indignation des usagers. «C'est inadmissible ! Notre commune ne possède pratiquement que quelques chemins vicinaux et le chemin de wilaya n°34. Normalement, ces chemins doivent bénéficier de vrais projets de modernisation et non de projets de bitumage rudimentaire» fulmine un citoyen. Pour sa part, le P/APC nous a indiqué qu'il a insisté auprès des autorités pour que ce chemin passe en priorité au niveau de la daïra. L'eau, l'évacuation des eaux usées et l'électrification se comptent à coté des infrastructures de base comme les requêtes lourdes de la population. À lui seul, le secteur de l'AEP est source d'interminables récriminations. À coté des insuffisances hydriques du village Aït-idir, plusieurs villages de la commune pâtissent eux aussi du manque d'eau et d'irrégularité dans la distribution. Mousouni Smaïl, l'adjoint maire, souligne à ce propos la vétusté des conduites d'eau, réalisées pour la plupart depuis des années, par les comités de village, de façon approximative. La réfection totale de ses réseaux à partir d'études sérieuses se présente comme une priorité de l'heure, en attendant la réalisation du barrage de l'Oued Flidoune (Beni-Ksila) qui devrait alimenter les communes d'Akfadou, Adekar, Beni-Ksila, Toudja et Taourirt-Ighil pour en finir pour de bon avec cette alimentation capricieuse. Actuellement, quatre villages seulement sont alimentés à partir de la chaîne intersectorielle et avec les pannes récurrentes qui y sont signalées, la distribution, notamment en été, est souvent source de vive colère. Au chapitre d'électrification et de réseaux d'assainissement, plusieurs quartiers et extensions de plusieurs villages en sont dépourvus à l'exemple d'El Vour, Aguemoun, Tizi El Korn et Aït Maâmar. «Comment peut-on fixer les populations rurales, si on les prive d'électricité, d'AEP et d'assainissement» déplore à ce sujet un citoyen dont l'habitation n'est pas encore raccordée au réseau électrique. Commune sans ressources propres, Taourirt-Ighil a besoin d'aides financières conséquentes pour améliorer les conditions de vie de sa population.