La France a «déploré» hier les violences à Bahreïn, où la police a brutalement délogé les manifestants du centre de la capitale, faisant au moins trois tués, rappelant que le dialogue «constitue la meilleur, voie possible». «Nous suivons avec attention la situation à Bahreïn et sommes vivement préoccupés par la montée des tensions. Nous déplorons les violences et appelons à la responsabilité et au dialogue, ainsi qu'au respect du droit de manifester librement et pacifiquement», a déclaré le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Bertrand Valero. Le dialogue «constitue la meilleure voie possible pour restaurer la confiance et répondre aux attentes qui se sont exprimées», a-t-il ajouté lors d'un point de presse. «Nous avons pris bonne note à cet égard de l'allocution prononcée par le prince héritier proposant un dialogue national. Nous souhaitons que ce dialogue puisse rapidement s'engager», a-t-il souligné. De son côté, le Premier Ministre britannique, David Cameron, s'est entretenu au téléphone avec le roi du Bahreïn, Hamad Ben Issa Al Khalifa, afin de l'encourager au «dialogue» et à répondre aux manifestations «par des réformes et non par la répression», a indiqué hier Downing Street. Berlin critique à demi-mot «Le Premier Ministre a parlé au roi de Bahreïn» mardi dernier et «lui a fait part de sa profonde inquiétude quant à la détérioration de la situation sur place», a déclaré un porte-parole des services du Premier Ministre. «Il a exhorté l'ensemble des parties à faire preuve de modération et dit qu'il était essentiel que les autorités bahreïnies répondent aux manifestations par des réformes et non par la répression», a-t-il indiqué. «Le Premier Ministre a encouragé le roi à poursuivre le dialogue politique que le gouvernement a proposé et il a appelé l'ensemble des parties à participer à ce dialogue», a-t-il ajouté. L'Allemagne a critiqué à demi-mot hier l'intervention des forces saoudiennes à Bahreïn, où les forces de l'ordre ont pris le contrôle du centre de la capitale après un assaut sanglant. Berlin a par ailleurs recommandé à ses ressortissants de quitter Bahreïn, si leur séjour n'y est pas nécessaire, et déconseillé les voyages dans ce pays, dans un communiqué publié mercredi par le ministère des Affaires étrangères. «Nous appelons les pays de la région à la retenue», a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, devant le Bundestag, Chambre basse du Parlement allemand. «L'escalade de la violence doit prendre fin et laisser la place à un dialogue sérieux, un dialogue national, entre gouvernement et opposition. Une solution doit être trouvée dans le pays lui-même», a-t-il dit. «Nous suivons avec préoccupation les nouvelles de Bahreïn. Nous appelons toutes les parties du pays lui-même au dialogue», a-t-il ajouté.