La daïra des Ouacifs souffre depuis ces cinq dernières années du phénomène de la prolifération des débits de boissons illégaux et autres lieux de débauche qui ont suscité inquiétude et indignation chez la population locale. Constitués en comités de villages ou de quartier, les habitants de cette localité de 24000 âmes ont décidé de prendre en charge ce problème en raison « de la démission des autorités locales et de l'inexistence des services de l'ordre pour procéder à la fermeture de ces établissements qui nous ont empoisonné la vie depuis l'année 2001 », dénoncent des représentants des comités de quartiers du chef-lieu de la ville de Ouacifs où sont ouvert la plupart de ces débits de boissons alcoolisées. Les réunions organisées par les représentants des comités avec les responsables locaux ont été sans suite, indique-t-on par ailleurs. Les démarches entreprises auprès des services concernés de la wilaya sont, elles aussi, tombées à l'eau, ajoute-t-on encore. Le nombre important de requêtes, adressées au wali lui demandant de trouver une issue rapide à ce problème, illustre parfaitement « le laxisme des pouvoirs publics qui semblent ne pas se rendre réellement compte de la gravité du phénomène, source d'autres fléau sociaux dont la consommation effréné de la drogue qui a atteint des proportions alarmantes », s'indigne un enseignant, inquiet. Ce n'est qu'après la visite du wali de Tizi Ouzou dans la région des Ouacifs, en date du 18 mai 2005, que les citoyens ont repris espoir. La promesse du premier magistrat de la wilaya de fermer tous les débits de boissons illégaux a pris effet, quelques jours plus tard, grâce à l'intervention des éléments de police judiciaire de la daira des Ouadhias. Cette intervention musclée des services de sécurité n'a pas eu, malheureusement, les résultats escomptés, affirment ces comités qui précisent que « la fuite de l'information a permis aux propriétaires de ces bars de mettre à l'abri toutes leur marchandises et de fermer leurs locaux avant qu'ils soient surpris par la police. Ces derniers n'ont pas tardé à rouvrir leurs commerces au su et au vu de tout le monde ». La dégradation de la situation Ouacifs a contraint ainsi les comités de village à adresser une correspondance au chef du gouvernement dans l'espoir de voir le règlement définitif du problème des bars illicites et de la vente libre de la drogue dans une région qui nécessite une réelle prise en charge par les responsables de l'Etat, dans les meilleurs délais.