La daïra des Ouacifs est livrée à l'insécurité et à l'anarchie ces trois dernières années. Les trottoirs et les places publiques du chef-lieu de daïra sont squattés par des vendeurs à la sauvette et les marchands de fruits et légumes qui abandonnent sur place leurs déchets. Les baraques de fortune servant de locaux aux trabendistes ternissent l'image du centre-ville et gênent à la fois la circulation automobile et piétonne. Ce désordre généralisé offre le décor d'un bidonville. Plusieurs commerçants travaillent illégalement sans qu'ils soient inquiétés par les autorités. Les responsables de l'APC des Ouacifs affirment que le problème les dépasse. « Des plaintes ont été déposées contre les indus occupants des endroits publics et les décisions de justice ne peuvent être exécutées que par les autorités compétentes et les services de sécurité ». La santé du consommateur est, quant à elle, totalement négligée. Des produits alimentaires sont exposés à l'air libre et à la poussière. Interrogé sur ce problème, l'administrateur de l'APC des Ouacifs nous déclare que « les agents des services d'hygiène ne peuvent pas sortir pour faire leur travail de peur d'être agressés par des individus sans scrupules ». Les vols, la drogue et les bagarres sont le lot quotidien des citoyens dans cette région où l'on ne sait plus à quel saint se vouer. « Je ne peux pas voyager sans laisser quelqu'un pour surveiller ma maison », témoigne un citoyen habitant la cité des 168 Logements aux Ouacifs. Le tapage nocturne et le bruit provenant des débits de boissons, transformés pour certains en boîtes de nuit, a fait réagir à maintes reprises les riverains qui ne cessent pas d'interpeller les autorités locales, en vain. Dans les villages, on se sent plus ou moins en sécurité, mais rien n'écarte les tentatives de vol que l'on signale dans les localités voisines, notamment les vols de voitures. L'installation d'une sûreté de daïra qu'on a annoncée depuis plusieurs mois se fait toujours attendre. Des sources proches de l'administration locale affirment que l'ex-CEM de Tazaghart, sis au centre-ville des Ouacifs est désaffecté au profit de la DGSN. Ayant subi d'énormes dégâts lors des émeutes qu'a connues la Kabylie, il nécessite des travaux de réfection qui coûteront beaucoup d'argent. La population locale tente de s'organiser en comités de quartier pour limiter les dégâts.