Pour expliquer un fait de société, à savoir le prosélytisme chrétien en Algérie, le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Bouabdellah Ghlamallah, s'est distingué, encore une fois, par des attaques à l'encontre de la presse nationale. « C'est la presse qui a donné une ampleur démesurée à un phénomène qui n'a jamais cessé d'exister dans notre pays », a, en effet, déclaré Ghlamallah, hier, sur les ondes de la Chaîne II de la radio nationale. Pour lui, ces campagnes, aussi insignifiantes soient-elles, sont l'œuvre de certains prosélytes étrangers. « Ces missionnaires qui agissent sur les consciences se rapprochent des jeunes pour les convaincre d'embrasser le christianisme en s'attaquant à l'Islam et à l'Etat algérien », a-t-il affirmé. Le ministre a même souligné que son département dispose de la liste des missionnaires engagés dans cette campagne au niveau de la wilaya de Béjaïa. Selon lui, il n'y a pas péril en la demeure, d'autant plus que la Constitution algérienne a consacré la liberté du culte. En bon gardien de « l'orthodoxie officielle », Ghlamallah s'est félicité de la « sagesse de l'Etat » qui n'a pas enclenché une contre-campagne. « De toute façon, le peuple algérien est profondément attaché à sa religion », a-t-il estimé. Plus loin, il a laissé entendre que la coexistence entre la croix et le croissant n'est pas un sacrilège. Interrogé sur l'avant-projet de loi fixant les conditions et règles d'exercice des cultes autres que musulman endossé récemment par le Conseil de gouvernement, l'invité de la radio a indiqué que ce projet de loi vise à combler un vide juridique. « Le fonctionnement des mosquées est régi par des lois, contrairement aux autres lieux de culte qui ne sont pas encore réglementés », a-t-il déclaré. Ghlamallah, qui a dénoncé au passage ceux qui « ont exploité les mosquées pour diffuser des messages de haine contre le peuple et son Etat » (le FIS dissous ndlr), a toutefois plaidé pour « une mosquée au service de la société ». Selon lui, ces lieux doivent fonctionner en conformité avec les lois et en homogénéité avec les autres institutions de la République. « En plus des 15 000 mosquées existantes, 3500 autres sont en construction », a-t-il révélé. Concernant le projet de la Grande mosquée d'Alger, le ministre a rappelé que les autorités ont opté pour un site situé à Mohammadia et que l'avis d'appel d'offres pour sa réalisation a d'ores et déjà été lancé. Interrogé sur les zaouïas et les confréries religieuses, Ghlamallah s'est enorgueilli de leur réhabilitation. « Les zaouïas, qui ont eu un rôle capital dans la lutte pour l'indépendance, ont actuellement d'autres missions, notamment la consolidation de la cohésion sociale », a-t-il estimé. S'agissant du pèlerinage, le ministre a souligné que le nombre de pèlerins, pour cette année, est de 35 000, soit une augmentation de 3000 nouveaux pèlerins par rapport à l'année précédente. Autre fait nouveau : les agences de voyages, notamment l'ONAT et le Touring Club Algérie, seront impliquées cette année. « L'accueil dans les Lieux saints sera, de ce fait, sensiblement amélioré », a assuré Ghlamallah.