Le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, M. Bouabdellah Ghlamallah, a souligné hier à Alger qu'“il n'y a aucune restriction” des libertés religieuses en Algérie, qualifiant le rapport du département d'Etat américain d'“allégation mensongère visant à porter atteinte à l'Algérie”. Dans une conférence de presse animée en marge de l'ouverture officielle du 5e concours international de récitation et d'interprétation du Saint Coran, M. Ghlamallah a assuré qu'“il n'y a pas de restriction des libertés religieuses en Algérie”, faisant remarquer que “l'Algérie avait accueilli et accueille toujours des non-musulmans qui y vivent en toute quiétude et sans aucune discrimination”. Relevant qu'il a été rapporté dernièrement que “l'Algérie exerce des restrictions religieuses sur les non-musulmans”, le ministre a tenu à souligner que “pareils propos sont infondés car nulle preuve ne fait état de la fermeture en Algérie d'une église ou d'atteinte à une personne pour son appartenance religieuse”. “Cependant, a-t-il précisé, certains étrangers ont été auditionnés par les autorités compétentes pour comportement contraire à la loi, comme le sont les Algériens résidant à l'étranger en pareils cas et sans considérations religieuses”. Revenant sur les tracts ramenés de certains pays occidentaux et faisant accroire que l'Algérie restreint les libertés des non-musulmans, M. Ghlamallah a souligné que de tels propos sont de la pure “diffamation”. “Je rassure les chrétiens résidant en Algérie, soit en qualité de visiteur ou ayant la nationalité algérienne que leur liberté de culte est garantie”, a-t-il affirmé. À ce propos, le ministre a fait observer que les Etats-Unis refusent à tout prédicateur islamique d'entrer dans son territoire. “Alors, s'est-il interrogé, comment saurions-nous tolérer l'évangélisation des Algériens, d'autant que ces évangélistes relèvent de sectes et que les églises catholique et protestante se sont démarquées d'eux ?” Deux Algériens convertis au protestantisme, jugés pour “distribution de littérature qui porte atteinte à la foi des musulmans”, ont été condamnés le 3 juillet à six mois de prison avec sursis par un tribunal algérien. Le 3 juin, quatre convertis poursuivis pour “pratique illégale d'un culte non musulman” avaient été condamnés à des peines de prison avec sursis et deux relaxés par le tribunal correctionnel de Tiaret. Une autre convertie évangéliste, Habiba Kouider, 37 ans, poursuivie pour prosélytisme, doit comparaître à nouveau devant le tribunal de Tiaret qui avait reporté sa décision le 27 mai et demandé un complément d'enquête. R. N./agences