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M'hand Berkouk : «Pour l'ONU, le régime d'El Gueddafi est illégal»
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Publié dans El Watan le 21 - 03 - 2011

Dans cet entretien, le professeur M'hand Berkouk, directeur du Centre de recherche stratégique et sécuritaire (CRSS), dissèque le contenu et les implications de la résolution 1973 des Nations unies sur la Libye. Il décode aussi l'activisme de la France et du Qatar contre El Gueddafi et explique la stratégie américaine dans la région.
- Les frappes aériennes contre la Libye, sont-elles seulement préventives et ponctuelles ou s'agit-il d'une intervention militaire en bonne et due forme ?
En lisant la résolution 1973 du 16 mars 2011, on comprend que le Conseil de sécurité a adopté une stratégie multiforme contre le régime d'El Gueddafi en consolidant sa première résolution 1970 sur les sanctions financières et les restrictions de voyages aux officiels civils et militaires libyens. L'ONU a caractérisé d'une manière diplomatique ce régime comme étant illégal et cela pour deux raisons.Sur l'utilisation d'une violence disproportionnée contre la population en usant de son armada militaire et de mercenaires pour mater une insurrection initialement pacifique, mais qui s'est vu transformer en guerre civile à cause des atrocités qualifiées par le Conseil de sécurité d'actes passibles de poursuites pénales pour violation flagrante par la Cour pénale internationale et même d'actes qualifiés de crimes de guerre. Cette résolution a laissé ouvert toutes les options aux Etats membres de l'ONU pour prendre des mesures capables d'anéantir les capacités de militaires de ce régime, car une lecture du contenu de cette résolution nous confirme deux vérités :
- Ce sont des actions qui ne sont pas limitées dans le temps ;
- Ce sont des actions qui ne sont limitées que par le refus de la communauté internationale d'admettre l'occupation totale ou partielle de la Libye.
- Les Etats-Unis ont longtemps bloqué le débat sur El Gueddafi avant de donner leur feu vert, pourquoi à votre avis ? Etait-il difficile pour eux de le lâcher ou est-ce simplement une manœuvre tactique ?
Les Américains ont pris position contre le régime El Gueddafi et c'est dans cette perspective qu'il faut comprendre la position du Conseil de coopération du Golfe (CCG) du 10 mars qui demandait au Conseil de sécurité une zone d'exclusion sur le territoire libyen tout en reconnaissant le Conseil de transition libyen, ce qui veut dire que le CCG a préparé le terrain à la Ligue arabe pour formuler une demande officielle à ce conseil. Les Américains, qui sont déjà dans deux conflits (Afghanistan et Irak), ne veulent pas s'enfoncer dans un 3e conflit surtout dans une conjoncture économique et financière assez difficile sans pour autant remettre en cause le leadership américain en termes de paix et de sécurité, et même de discréditer les positions guerrières d'Obama. Cette diplomatie américaine vise à développer une démarche multilatérale dans le cadre de la légalité internationale, mais toujours avec un esprit de leadership stratégique américain.
- Comment expliquer le va-t-en guerre de Sarkozy qui a soudainement enfilé l'uniforme, alors qu'il avait accueilli en fanfare El Gueddafi à Paris ?
La position française s'inscrit dans une toute autre logique, celle d'un président en perte de crédibilité interne à une année de l'élection présidentielle qui serait très contestée. Et une deuxième logique externe qui est définie par cette vision de sécurité «décompartimentalisée» qui prend la Méditerranée occidentale comme une zone sous leadership français dans le cadre des 5+5 et dans le cadre du dialogue méditerranéen de l'OTAN actuel et de l'UPM. Ce rôle français pourrait aussi être compris par rapport à l'échec de Sarkozy en Tunisie.
- Il semble que les alliés se sont lancés contre El Gueddafi sans trop savoir pour quelle finalité. Veulent-ils son départ ou simplement stopper le massacre des civils quitte pour cela à ce qu'il reste au pouvoir ?
La finalité de ces actions est essentiellement de mettre fin à un régime qui a commis des crimes contre son peuple au nom d'un droit divin à gouverner sans qu'il ne lui soit accordé par son peuple en refusant une alternance au pouvoir et en entreprenant de décimer et d'éradiquer son opposition armée. Il déclare avec défi son engagement à commettre plus de crimes sans prendre en compte ni l'unité de son pays, ni la stabilité de la région, ni même le droit fondamental de son peuple à vivre en paix.
- Y a-t-il justement une feuille de route américaine pour le Maghreb et plus généralement pour tout le monde arabe ?
Je crois que ce qui se passe actuellement dans le monde arabe n'est pas lié à un schéma préétabli, mais les résultantes de ces changements convergent avec le discours américain qui parlait de démocratisation, de réformes politiques, de libéralisme économique, mais surtout de sa volonté d'éradiquer quelques régimes dits «voyous» comme celui du défunt Saddam Hussein et désormais El Gueddafi. La visite actuelle de Clinton dans la région se fait dans une logique de récupération politique en essayant de remplir les vides en crédibilité en guise de soutien aux régimes autoritaires comme celui de Moubarak ou celui de Ali Abdellah Saleh. Cependant, il est utile de signaler que le corridor stratégique américain va de la Floride au Bangladesh en passant par l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient pour dire que le centre de gravité stratégique de la puissance américaine à venir se jouera dans cette région. Le pétrole, les moyens de communication, les sources d'inquiétude sécuritaires se retrouvent dans cette région.
- Que signifie diplomatiquement la présence du Maroc et du Qatar au sommet de Paris convoqué par Sarkozy pour avaliser l'intervention en Libye ?
Le Maroc en Afrique du Nord est un partenaire privilégié de la France sachant que la monarchie alaouite a participé au moins dans trois actions multilatérales. Les deux premières en Afrique, à Shaba, au Zaïre sous l'étendard français et la dernière en 1991 lors de la guerre du Golfe sous leadership américain. Le Maroc serait aussi un allié du moins politique dans ses actions contre la Libye. Le Qatar, lui, symbolise trois choses : un média lourd (Al Jazeera) qui est instrumentalisé à fond pour chauffer la rue arabe contre des régimes autoritaires. Cet émirat constitue un relais diplomatique des Etats-Unis, notamment au Liban et au Soudan et a pris position dès le début contre El Gueddafi. Enfin, le Qatar est le pays le plus stable dans le CCG qui a hissé le monde arabe contre la Libye dans le cadre de la Ligue arabe.


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