Les concessionnaires algériens veulent être associés aux efforts de l'Etat pour la mise en place d'une industrie automobile en Algérie, ont-ils indiqué en marge du Salon international de l'automobile d'Alger, ouvert jeudi. Convaincus que l'Algérie est «plus que capable» de créer sa propre industrie automobile, ces concessionnaires, qui commercialisent depuis plusieurs années des voitures de différents constructeurs sur le marché national, veulent également être associés à la conception d'une stratégie nationale pour la construction de véhicules. Le directeur général d'un groupe franco-nippon, installé en Algérie, Sofiane Hasnaoui, a affirmé dans une déclaration à l'APS, que les distributeurs de véhicules structurés au sein de l'Association des concessionnaires automobile algériens (AC2A) «veulent rencontrer des représentants des pouvoirs publics pour discuter de la possibilité d'intégrer un schéma industriel, qui puisse être mono-marque ou multi-marque». «Nous voulons être partie prenante dans l'émergence de cette industrie (...) nous pouvons contribuer avec les pouvoirs publics à établir une feuille de route, la plus transparente possible, pour parvenir à la développer. Nous sommes pour et prêts à travailler de manière très énergique sur ce sujet», a-t-il expliqué. En fait, les concessionnaires estiment qu'ils peuvent accompagner les efforts des pouvoirs publics, et particulièrement le ministère de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement, dans l'émergence d'une industrie automobile nationale, en partenariat avec de grands constructeurs.Mohamed Benmeradi avait, début février dernier, indiqué, dans le cadre des négociations avec le constructeur français Renault, souligné que celui-ci avait «confirmé son intérêt à voir le taux d'intégration croître pour réduire les coûts logistiques». Le ministre avait précisé, à la veille de sa seconde rencontre à Alger avec Jean-Pierre Raffarin, envoyé spécial du président Nicolas Sarkozy, que «le concours des sous-traitants nationaux est de mise, ceux existants font ressortir un potentiel industriel à l'état embryonnaire, qui nécessitera un accompagnement par des actions d'investissement supplémentaires». «Il ne s'agit nullement d'une simple usine de montage, mais d'un projet de fabrication automobile, qui repose sur la croissance du volume du produit localement par la joint venture», rappelle encore le ministre. S'agissant du rôle socioéconomique des concessionnaires, M. Hasnaoui a tenu à expliquer que «la vente en l'état (de voitures) n'est pas une activité malsaine, au contraire elle permet la création d'emplois et de richesses». «Nous contribuons aussi en tant que concessionnaires à satisfaire une forte demande nationale en matière d'automobile», a-t-il ajouté. De son côté, le président d'AC2A, Mohamed Bairi, a estimé que le développement d'une industrie automobile passe impérativement pas l'implication de l'ensemble des acteurs, dont les concessionnaires et les sous-traitants. «Toutes les conditions sont réunies pour l'émergence d'une industrie nationale de l'automobile, mais les pouvoirs publics doivent se concerter avec l'ensemble des opérateurs tels que les concessionnaires et les sous-traitants.» «Nous ne demandons pas à prendre part aux négociations menées avec des constructeurs étrangers. Nous souhaitons seulement donner notre avis sur la façon de créer cette industrie et mettre à contribution notre expérience», a-t-il expliqué. Le représentant exclusif de plusieurs marques européennes et américaines en Algérie, Ouafik Hadj Abderrahmane, s'est dit «heureux de constater que les choses bougent et que l'Etat algérien mène des négociations avec plusieurs constructeurs (européens)». Estimant qu'il est «plus bénéfique» pour lui de distribuer des véhicules fabriqués en Algérie, Hadj Abderrahmane a estimé qu'«une intégration de 50% des sous-traitants locaux dès le lancement d'un projet de partenariat avec un constructeur étranger paraît impossible». «Il faut démarrer avec un taux d'intégration de 20 ou 25% et l'augmenter crescendo. Dans le même temps, il faudrait réaliser un travail de mise à niveau de notre tissu industriel», a-t-il ajouté. L'émergence d'une industrie automobile en Algérie ne signifie pas, selon lui, la fin de l'importation : «Je suis un distributeur de véhicules capable de se faire approvisionner par des fournisseurs à l'étranger ou au niveau national (...) notre métier, c'est de vendre.» Selon lui, «Renault a confirmé son intérêt à voir le taux d'intégration croître à l'effet de réduire les coûts logistiques». Pour ce faire «le concours des sous-traitants nationaux est de mise, ceux existants font ressortir un potentiel industriel à l'état embryonnaire qui nécessitera un accompagnement par des actions d'investissements supplémentaires», ajoute-t-il. «Il ne s'agit nullement d'une simple usine de montage, mais d'un projet de fabrication automobile, qui repose sur la croissance du volume du produit localement par la joint venture», rappelle encore le ministre. M. Benmeradi a indiqué par ailleurs que son département examine des offres de certains autres constructeurs européens et asiatiques, estimant qu'«il y a de la place en Algérie pour plus d'un constructeur». La 14e édition du Salon international de l'automobile d'Alger a débuté jeudi au Palais des expositions (Pins maritimes).