Au total, le budget d'urgence spécialement créé et distribué sous forme de prêts à faible taux d'intérêt ou de subventions garanties par des fonds publics pourrait atteindre les 10 000 milliards de yens, soit 127 milliards de dollars. Ce budget d'urgence serait à l'étude par le gouvernement japonais pour soutenir l'économie de l'archipel. Selon des estimations, les fonds dépasseraient ceux débloqués après le séisme de Kobe en 1995, selon la presse française. Face à la triple catastrophe (séisme, tsunami et accident nucléaire) qui frappe le Japon, le gouvernement nippon serait en train d'étudier la mise en place d'un plan d'urgence pour aider les entreprises de l'île à poursuivre leurs activités, rapporte ce samedi le Nikkei Newspaper. La question est cruciale, notamment pour une économie aussi exportatrice que celle du Japon. Mais une semaine seulement après la catastrophe, les estimations sur les besoins des sociétés, ainsi que les secteurs prioritaires pour l'attribution de ces aides devront être affinés, avant de débloquer les fonds. Les sociétés possédant des usines dans la région touchée par le séisme puis le tsunami ont en effet la plupart du temps été contraintes d'arrêter toute activité. Sony, par exemple, a annoncé avoir fermé ou réduit sa production sur huit sites. Le constructeur automobile Toyota, de son côté, a fermé toutes ses usines pendant trois jours. Enfin, d'autres sociétés comme Panasonic, Fujifilm ou Canon ont également stoppé leur production dans la région concernée. Selon le ministre de l'économie Kaoru Yosano répondant aux questions de Reuters, l'impact économique total de la catastrophe dépasserait les 250 milliards de dollars, soit plus de 2 fois le coût estimé du séisme de Kobe. A l'époque, Tokyo avait déboursé environ 35 milliards de dollars pour remettre l'économie sur pied. Un pays déjà endetté, le gouvernement écarte l'emprunt obligataire En attendant une confirmation de ce plan et de ses modalités, le gouvernement a d'ores et déjà écarté la piste d'une émission obligataire de 130 milliards de dollars entièrement souscrite par la banque centrale nippone. La situation des finances japonaises est déjà problématique, celles-ci figurant parmi les plus dégradées des pays développés. A titre d'exemple, le déficit budgétaire et la dette publique atteignent respectivement 10% et 200% de la richesse nationale. Pour le moment les trois grandes agences de notations (Moody's, Fitch Ratings et Standard&Poor's) ont jugé prématurée l'estimation de l'impact du tremblement de terre et du tsunami sur la qualité du crédit à long terme du Japon . Toutefois, si Standard&Poor's l'a laissée inchangée à AA-, avec une perspective stable, l'agence évoque l'évolution «potentielle» de la note dans les 18 à 24 mois. Il reste donc à savoir comment le Japon pourra s'appuyer sur la communauté internationale pour redresser au plus vite son économie, alors que la crise libyenne concentre aussi une bonne partie des attentions. Nicolas Sarkozy a exprimé vendredi «la volonté de la France d'œuvrer dans le cadre de sa présidence du G8 et du G20 pour apporter l'aide nécessaire à la reconstruction des régions sinistrées et à l'économie du Japon». De son côté, Taiwan a récolté 30 millions de dollars pour aider son ancien colonisateur.