La vie est de plus en plus dure pour eux, ils n'arrivent plus à subvenir à leurs besoins après de longues années de travail. Les maigres pensions qu'ils perçoivent ne suffisent plus pour assurer leurs besoins fondamentaux ainsi que ceux de leurs familles. Eux, se sont les retraités.Ils lancent un cri de détresse aux autorités publiques, leur demandant de revoir à la hausse les pensions qui n'ont pas changé depuis plusieurs années. «Ce que je demande, c'est juste la concrétisation des promesses qu'ils font depuis plusieurs années. Nous avons lu dans les journaux et entendu sur les chaînes de radio que les retraités allaient bénéficier d'une hausse de leurs pensions. Cette annonce a été faite cinq ou six fois depuis trois ans, mais nous n'avons rien vu ni reçu. Nos pensions sont stationnaires en dépit de toutes les annonces faites», nous affirme un retraité de 70 ans à Aïn Benian. «J'ai passé toute ma vie au port d'Alger. J'ai travaillé durant de longues années jusqu'à la retraite, et maintenant je touche 7000 DA seulement». «Pensez-vous que cette somme dérisoire suffira pour vivre, faire vivre une famille, payer les charges telles que l'eau, l'électricité, le gaz et autres. Non, malheureusement, c'est impossible», a-t-il ajouté. Cet homme à la silhouette maigre et courbée parle très calmement. «J'ai su que vous étiez journaliste, c'est pour cela que j'ai osé venir vous parler. Je voulais juste que vous vous rappeliez de nous de temps à temps, et que vous demandiez au ministère du Travail et au Premier ministre de regarder de plus près les cas de ces milliers de personnes qui vivent la même situation que nous», a-t-il indiqué. Il affirme que la pension misérable qu'il perçoit mensuellement ne suffit même pas pour vivre une semaine. «La vie est très chère. Les prix s'affolent de jour en jour. Tout est devenu inaccessible pour les misérables personnes que nous sommes. Je parle juste de la bouffe, je n'irai pas jusqu'à évoquer les soins médicaux et les médicaments. Ce n'est plus possible de continuer comme ça. Nous sommes écrasés. Au lieu de trouver une solution, nous passons notre temps à écouter et à suivre les mensonges et les fausses promesses», dira-t-il. Il décrira avec plus de détails le parcours du combattant auquel il se livre pour aller retirer cette pension misérable au bureau de poste. «La queue commence très tôt le matin et persiste jusqu'à la fin de la journée et cela pendant plusieurs jours. Les retards sont inévitables dans la plus grande majorité des cas», regrette-t-il. Pour subvenir aux besoins de sa famille, ce vieux, à l'instar de beaucoup d'autres, fait des bricoles. «Je travaille au marché de Aïn Benian. Parfois, je vends des objets d'occasion, d'autres fois je fais le réparateur, le coordonnier et les jours passent. C'est comme ça que j'arrive à avoir un peu d'argent de plus pour pouvoir vivre, autrement….», s'est-il arrêté. Des cas similaires sont très nombreux dans ce marché. Cet homme digne est très connu de tous. Il n'hésite pas à nous montrer d'autres amis à lui qui vivent le même calvaire.