Une dotation de 980 millions de dinars (près de 100 milliards de centimes) constitue le budget pour la prévention contre la grippe aviaire. L'enveloppe, mise à la disposition du ministère de l'Agriculture et du Développement rural, a déjà servi à l'achat de 120 000 combinaisons (kits de protection) et permis d'approvisionner les laboratoires vétérinaires nationaux en réactifs et moyens pour analyses ainsi que d'autres équipements. « Nos achats sont évalués pour l'instant à 150 millions de dinars. Le chapitre financier n'est pas un problème majeur. Notre priorité est d'élaborer un plan de prévention efficace contre une éventuelle apparition de la grippe aviaire en Algérie », a indiqué, hier à Alger, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Saïd Barkat. S'adressant aux responsables du secteur agricole de 19 wilayas du Centre et du Sud, le ministre a affirmé qu'aucun cas de grippe aviaire n'a été enregistré en Algérie. « Soyons tranquilles mais vigilants », a-t-il ajouté, soulignant que l'heure est actuellement à la sensibilisation. Et d'inviter les voyageurs algériens à éviter le déplacement vers les pays affectés. Le ministre fait allusion au Sud-Est asiatique où de nombreux foyers ont été détectés, à l'exemple de la Chine et de l'Indonésie. Depuis la libéralisation du marché, de nombreux opérateurs algériens et des « trabendistes » font des affaires dans cette partie du monde. En 2004, le département de Saïd Barkat avait déjà interpellé les voyageurs, en partance vers l'Asie, quant au fait de ne pas se rendre dans les fermes et marchés de volailles et de ne pas ramener d'oiseaux exotiques. « Nous allons installer un dispositif impliquant la surveillance sur le territoire et dans les ports et aéroports du pays. Sont concernés les services de sécurité, la Douane, Air Algérie et, bien entendu, le département de l'Agriculture », a-t-il dit, ajoutant qu'il ne faut pas céder à la panique ni à la psychose. « Nous allons passer au peigne fin toutes les zones humides (lieux de regroupement d'oiseaux migrateurs) ainsi que les élevages de volaille, légaux ou clandestins », annonce-t-il en rassurant la filière volaille. « Continuez à produire, sinon vous ouvrirez la porte à l'importation. » Concernant les « clandestins », Saïd Barkat se veut aussi rassurant : « Ceux qui travaillent au noir (élevage et abattage) doivent se manifester, il y va de la sécurité nationale. Nous verrons ensuite comment les inclure dans le circuit officiel. » « C'est une bonne chose, mais je crains fort qu'un abattoir clandestin puisse quitter son terreau si facilement. Habitués à travailler avec un réchaud et deux bassines en plastique, il me semble qu'ils ne seront jamais intéressés à répondre au cahier des charges régissant la profession. Sauf si des dispositifs tels le PNDA ou l'Ansej se mettaient de la partie », commente un vétérinaire. La rencontre d'hier intervient après celles qui ont eu lieu à l'Est (Annaba) et à l'Ouest (Oran).