Une enveloppe de 8 milliards de dinars a été dégagée par le ministère de la Santé et de la Réforme hospitalière pour faire face à une éventuelle pandémie de grippe aviaire en Algérie. Cette enveloppe permettra d'importer 6,5 millions de doses de l'antiviral Tamiflu tel que recommandé par l'OMS pour la couverture de 25% de la population. Sur ce point, le ministère de la Santé rassure que toutes les mesures financières ont été prises pour éviter un manque de ce médicament et faire face à toute livraison possible en Tamiflu produit par le groupe suisse Roche. A ce propos, une proposition de fabrication de cet antiviral en Algérie qui coûtera alors beaucoup moins cher a été faite par les pouvoirs publics, souligne le ministre de la Santé, M.Amar Tou. Selon des sources pharmaceutiques, la boîte de Tamiflu coûte 29 euros. Mais, si elle est produite dans notre pays, elle ne coûtera que 20 euros. L'Etat par cette proposition semble prendre ses précautions pour garantir la couverture de la population mais surtout pour ne pas tomber dans le même problème quand l'Algérie a demandé une commande pour importer l'antigrippal traditionnel et que le laboratoire Roche avait d'abord approvisionné les pays occidentaux. Il faut rappeler que le groupe pharmaceutique Saidal s'est proposé pour la production de ce vaccin lors de l'intervention de son directeur général, Ali Aoun au forum d'El Moudjahid. Le DG de Saidal avait expliqué que son industrie est dotée de tout le matériel et a toute la capacité de produire ce médicament aux quantités voulues, seulement il lui faut l'autorisation des laboratoires Roche. «C'est aux autorités de négocier avec ce producteur car il s'agit de la santé publique», avait-il dit. Dans le même cadre et selon des sources proches de la direction de prévention du ministère, les premiers stocks de Tamiflu ont déjà été importés en 2005. Toujours à titre préventif en cas d'épidémie de grippe aviaire, une commande de 7 millions de masques de protection de type FFP2 sera importée prochainement d'Europe pour le personnel sanitaire et la population. Jusqu'à l'heure actuelle, aucun cas de grippe aviaire n'a été déclaré en Algérie, selon le ministre de la Santé, M.Amar Tou. Le risque d'une propagation de cette pandémie dans notre pays est actuellement éloigné, estime-t-il. «L'Algérie se tient au courant quotidiennement de l'évolution de la maladie. Il n'y a pas lieu donc de s'inquiéter. Nous sommes très loin de la situation des autres pays touchés notamment la Turquie», rassure-t-il. Ainsi, toutes les dispositions nécessaires ont été, semble-t-il, prises pour la prévention et la lutte contre la grippe aviaire. Ainsi donc, toute importation d'intrants avicoles ou de produits d'origine aviaire est interdite. Des moyens de prévention, d'équipements et de tenues de protection, de désinfectants ont été aussi mobilisés. Un programme spécial de contrôle sanitaire des frontières a été élaboré dans ce sens par le département de Amar Tou afin d'écarter toute éventuelle menace. Une campagne de sensibilisation a même été lancée à travers des affiches de sensibilisation sur le danger de la maladie et les moyens basiques de prévention seront placardés dans les prochains jours dans les aéroports, les gares et les postes-frontières, en plus des dépliants qui seront distribués aux voyageurs à destination des pays touchés. Aussi, une cellule commune de veille a été installée entre le ministère de la Santé-ministère de l'Agriculture et du développement rural «pour que notre action soit conjuguée» et une opération de désinfection des aéronefs est engagée. Apparue fin 2003 en Asie, la grippe aviaire, qui se transmet de la volaille à l'homme mais pas entre humains, sévit en dehors de nos frontières à travers une inquiétante flambée épidémique. Les experts n'excluent pas que le virus H5N1 s'adapte à l'homme si ses gènes se mélangent à ceux d'une souche de grippe ordinaire. La transmission d'humain à humain pourrait conduire à la mort de millions de personnes à travers le monde, selon l'OMS.