« Pour tenter de prévenir une contamination des élevages par le virus H5N1 de la grippe aviaire, les pouvoirs publics ont ordonné le confinement de toutes les volailles de basses-cours sur l'ensemble du territoire national », avons-nous appris des autorités sanitaires. L'Algérie rejoint ainsi le Maroc, premier pays du Maghreb qui a annoncé, cette semaine, des mesures de confinement. La note du ministère de l'Agriculture et du développement rural prévient également que « les éleveurs qui enfreindraient cette mesure verront leurs volailles systématiquement abattues. » Ces mesures frappées du sceau de « l'urgence », interviennent pour parer à tout risque potentiel d'introduction, par les oiseaux migrateurs, du virus influenza. Il est à signaler que contrairement au Maroc, qui a décidé de vacciner ses volailles, les pouvoirs publics n'ont pas jugé utile la mise en place d'une telle mesure. C'est certainement parce que la vaccination masque l'affection qui a justifié (pour le moment) cette réserve d'éviter une telle mesure. Outre l'obligation de confinement de la volaille (poulet, dinde élevés traditionnellement en plein air ...), en vue de leur éviter tout contact avec des oiseaux sauvages ou migrateurs, les autorités prônent, également, le renforcement des mesures de protection. Le ministère avait récemment annoncé une surveillance accrue des volailles. « 800 tests de dépistage ont été jusque là, effectués. A ce jour, on n'a diagnostiqué aucun cas de grippe aviaire en Algérie mais, la vigilance s'impose car notre pays n'est pas à l'abri de ce virus. » précaution extrême Ces mesures ont été prises suite à la mise en place d'un comité national intégrant 12 départements ministériels sous la présidence du ministère de la Santé, pour renforcer le mécanisme de veille et la mise en place de moyens d'intervention rapide. Ce plan ordonne une intervention prompte en cas d'apparition de signe d'infection aviaire. Une enveloppe de 8,5 milliards de dinars a été dégagée, il y a quelques semaines, par le gouvernement pour parer à une éventuelle épidémie en Algérie. Une commande de 7 millions de masques de protection pour le personnel sanitaire ainsi que des tenues spéciales de protection avait également été décidée. Dans la foulée, le gouvernement a ordonné « la désinfection systématique des navires et aéronefs en provenance des pays touchés par la grippe aviaire. » Dans ce sens, des recommandations ont été exposées lors d'une réunion qui s'est tenue hier, au niveau du port d'Oran. Intitulé « Mise à bord d'un complément de dotation », ce plan contient une série de mesures concernant « les navires navigant dans les zones touchées par l'épizootie. Des mesures qui prévoient une dotation en masques et en gants chirurgicaux ainsi qu'une demande d'acquisition de doses de Tamiflu. » Il est également décidé « d'étendre la suspension de l'importation des intrants avicoles, aux pays nouvellement touchés par l'épizootie de la grippe aviaire » Il est à noter que la notion de « pays touchés » inclut tous les pays qui ont connu ce virus influenza, y compris ceux qui n'ont enregistré des cas de H5N1 que sur des oiseaux sauvages. Ainsi, le principe de précaution « extrême » a largement prévalu. Cependant, dans la pratique, nombre d'acteurs locaux n'ont pas manqué de souligner « l'énorme difficulté sur le terrain de désinfecter systématiquement tous les navires. »