A l'instar des autres syndicats de l'éducation qui ont porté, ces derniers temps, la contestation dans la rue, c'est au tour de la coordination de wilaya des corps communs et ouvriers professionnels affiliée à l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (Unpef) de monter au créneau à Béjaïa. A l'issue d'une grève de deux jours suivie, estiment les animateurs de la coordination, par 85% des adhérents, un rassemblement s'est tenu hier devant le siège de la direction de l'éducation au niveau de la wilaya. Abdelhamid Chergui, président de la coordination, estime que la manifestation est une « démonstration de force de l'instance syndicale avec qui l'administration doit dorénavant dialoguer ». C'est encore un moyen d'alerter l'opinion « sur l'existence de ce corps d'appoint sans qui nombreuses tâches à l'amont des fonctions pédagogiques n'auraient cours ». Cette importante frange des personnels du secteur de l'éducation se dit « marginalisée ». ` La discrimination, pour reprendre les termes du président de la coordination locale, est criante en matière de rétribution salariale. Est brandi l'exemple d'un OP3 titulaire qui, au 1er échelon, ne toucherait pas à l'heure actuelle plus de 7200 DA, ce qui est un cinglant dédit des 10 000 DA de Smig. Les syndicalistes ne revendiquent pas moins que l'intégration pure et simple dans le statut de l'éducation que régit la loi 90-49. Un tel réaménagement verrait les agents des corps communs bénéficier, au même titre que leurs collègues des autres corps du secteur, des primes de qualification et de rendement et à de mêmes taux de calcul. L'autre revendication phare de ce mouvement de protestation est l'octroi d'un siège pour la coordination syndicale qui compterait à travers la wilaya de Béjaïa 1225 adhérents sur un total de 2432 agents exerçant dans le corps. Remplissant donc largement (il compte dans ses rangs plus de 20% des effectifs) les conditions fixées par la loi 90-14 portant sur les modalités d'exercice du droit syndical, « l'organisme employeur est tenu, selon les termes de l'article 48, de mettre à notre disposition un local ». Or, s'insurge M. Chergui, lui et le chargé de l'information, détachés depuis septembre dernier, par application de l'article 35 de la même loi, se trouvent « contraints d'accomplir leurs activités syndicales dans les cafés ». Revenant sur l'appel à la grève des 15 et 16 janvier prochain et lancé conjointement par les syndicats du secteur de l'éducation, dont est partie prenante l'Unpef, M. Chergui nous apprendra que le bureau national de la coordination, qui se réunira très prochainement, se penchera « sur l'éventualité de notre adhésion au mouvement ». Dans un communiqué rendu public à l'issue de la manifestation, les représentants du syndicat soulignent, néanmoins, « la nécessité de se constituer en intersyndicale avec toutes les forces sociales du secteur de l'éducation ».