C'est au tour des « concierges, cuisiniers, agents de sécurité, factotums, magasiniers, secrétaires de direction, laborantins » de marquer d'une pierre blanche leur ras-le-bol général. « La commission des corps communs et ouvriers professionnels de l'éducation de la wilaya d'Alger, chapeautée par l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (UNPEF), compte recourir à la rue en organisant dans les prochains jours un sit-in devant l'inspection d'académie d'Alger », informe un communiqué. L'appel est lancé en direction du ministère de l'Education nationale pour la satisfaction de six revendications : « L'augmentation des salaires proportionnellement au pouvoir d'achat, l'élargissement des fonctionnaires régis par le décret exécutif 89-224 et 89-225 concernant les corps communs au corps éducatif, l'affirmation du droit à la promotion, l'intégration des agents de sécurité au sein des corps de l'éducation, la généralisation à tous les corps communs de la prime de danger, l'instauration d'une prime spécifique aux licenciés en bibliothéconomie et aux détachés de la santé », spécifie le communiqué de l'UNPEF. Cette manifestation de colère fait suite aux « injustices » rencontrées par ce corps, outre le fait que « certains de nos collègues n'ont pas le droit au SMIG ». Les disparités de salaires et de statuts sont à l'origine des soubresauts de grèves fomentées dans les différentes régions du pays. Depuis le début de l'année, des syndicats jurent de recourir au débrayage pour la reconnaissance juridique de leur statut syndical. Arrêtés juste à temps par une décision de justice interdisant la grève des 9 et 10 janvier, les enseignants syndicalistes du CNAPEST n'ont toujours pas dit leur dernier mot. Et le malaise se poursuit à Tizi Ouzou et à Aïn Defla pour dénoncer avec force les conditions d'exercice de la profession d'enseignant ou tout simplement pour les retards accusés dans le virement des primes et salaires. C'est ainsi que des manifestations sociales ont eu lieu dans différentes localités du pays depuis le début du mois en réponse à la léthargie du ministère de l'Education nationale à satisfaire les demandes des fonctionnaires. A l'heure des grandes réformes de l'éducation, ces signes précurseurs d'un malaise profond et d'un trop-plein emmagasiné laissent coi quant à l'avenir de ce corps de fonctionnaires.