Les établissements avec internat sont les plus touchés par ce débrayage. Une semaine jour pour jour après la grève déclenchée par le Syndicat des travailleurs de l'éducation, Sete, et qui avait paralysé le secteur de l'éducation c'est depuis deux jours au tour des agents de service et les ouvriers professionnels des établissements scolaires de la wilaya de Béjaïa d'en faire autant pendant deux jours. Outre le fait de se démarquer du Sete, qu'il accuse de n'avoir pas pris en charge leurs revendications, les travailleurs assurant le service dans les établissements scolaires décident pour ainsi dire de faire cavalier seul avec l'espoir d'arracher un Snmg des 20 points inscrits dans leur plate-forme de revendications. Commencée samedi, la grève de protestation de deux jours a pris fin hier avec un rassemblement de l'ensemble des grévistes devant le siège de la Direction de l'éducation. Parmi les 21 points de revendication contenus dans la “déclaration appel” rédigée le 23 novembre 2005 par les responsables de la coordination des corps communs et des ouvriers professionnels, il faut retenir notamment la revendication de l'augmentation de 100% des salaires, celle de la généralisation de la prime de rendement à 40% pour l'ensemble des personnels ainsi que celle de l'octroi d'un siège pour la coordination Unpef. Selon une source proche de l'organisation syndicale des corps communs, sur les 2432 agents de service et ouvriers professionnels qui exercent dans les différents établissements d'éducation et de formation de la wilaya, 1125 sont affiliés à l'Unpef et 85% de ces derniers ont suivi le mot d'ordre de grève. Selon les grévistes, le problème majeur est d'abord les salaires. A titre d'exemple, le net à payer d'un agent classé à la catégorie 6/3, 2e échelon, marié, 4 enfants est de 9211,64 DA. C'est semble-t-il ce qui est à l'origine de cette colère. Le volume de travail, qui gonfle démesurément depuis 1995, est l'autre préoccupation à laquelle fait face cette catégorie de fonctionnaires, suivi du blocage de la création de postes budgétaires, décidé par la tutelle, alors que les besoins avec l'ouverture de nouveaux établissements, ne font qu'augmenter. Cela s'est traduit sur le terrain par une surcharge de travail souligne-t-on encore. A noter que les établissements avec internat sont les plus touchés par ce débrayage. Les cantines et réfectoires fermés, les écoliers ont dû se contenter d'un repas froid, dans certains cas, pendant ces deux jours, à défaut de sécher les cours, c'est le cas signalé dans certains établissements. Ainsi, le front social se réveille après des semaines marquées par le politique. Un réveil qui fait boule de neige puisque d'ores et déjà, une coordination nationale regroupant le Sete de Béjaïa, le Satef, le Cnapest, appelle elle aussi à un débrayage le 15 et 17 janvier pour soulever des revendications qui ne datent pas d'aujourd'hui puisqu'il s'agit du statut des enseignants et de la revendication de l'augmentation des salaires à côté d'autres motivations toutes aussi légitimes les unes que les autres.