La dépouille mortelle du journaliste, poète et écrivain Hamid Skif, de son vrai nom Mohamed Benmebkhout (60 ans), est arrivé mercredi à l'aéroport d'Alger, vers 19h15. Un petit groupe, constitué d'universitaires, de journalistes et d'artistes, a tenu à rendre un dernier hommage, à la morgue de l'aéroport, dans un silence pesant, à cet Algérien éclairé, reconnu de surcroît ailleurs que dans son pays. Hambourg, Frankfurt, Alger, Oran : tel a été l'ultime voyage de Hamid. Sa femme et ses quatre filles sont venues d'Allemagne via Paris pour l'accompagner à sa dernière demeure. Elles ont tenu à respecter sa volonté d'être enterré à Oran. «C'est une perte pour la culture algérienne. Il était talentueux, c'était un humoriste et un généreux intellectuel, très intentionné envers les jeunes journalistes et poètes algériens», nous a déclaré la chef du cabinet de la ministre de la Culture, présente jusqu'à son départ vers Oran, à bord d'une ambulance de la Protection civile. Zehira Yahi et Mokhtar Kadi Hanafi, ancien responsable de la wilaya de Tipasa, ont fait le maximum pour faciliter l'acheminement du corps de notre confrère et ami vers Oran, afin de lui épargner les désagréments inhérents à son «voyage au cimetière d'Oran». Amine Zaoui faisait partie des personnalités présentes dans la soirée. Au moment où l'ambulance allait partir, un collaborateur de l'ex-directeur général de l'APS et actuel ministre de l'Information est venu en courant pour remettre au frère de Hamid Skif une enveloppe dissimulée dans l'hebdomadaire français Le Canard Enchaîné.