La session de l'APW qui devait adopter le projet de budget supplémentaire n'a pas pu se tenir. Demandant au nom de son groupe une suspension de séance pour consultation et aménagement d'un ordre du jour, le chef de file d'El Islah ne s'attendait certainement pas à un refus aussi tranché que catégorique de la part du P/APW. En effet, alors qu'il sollicitait le retrait du wali afin que les élus se retrouvent seuls pour élaborer un nouvel ordre du jour, l'élu souleva le courroux tant du wali que du P/APW. Le chef de l'exécutif refusa catégoriquement de quitter les lieux, ce qui obligea le président à soumettre la proposition au vote. Alors que les dissensions au sein de l'assemblée étaient, jusqu'à ce jour, la seule constante, qu'elle ne fut la surprise de voir se dégager une large majorité autour de la proposition d'El Islah ! C'est bien la première fois depuis l'installation de cette assemblée - à l'exception de la séance d'investiture du président - que 22 élus, sur les 31 présents, toutes tendances confondues, se retrouveront autour d'un consensus. Il n'en fallait pas plus pour que le wali se retire avec fracas. Restés seuls, les membres de l'APW, avec la même majorité, voteront une résolution portant annulation de la présente session. L'impossible consensus Après ce désaveu public, le wali a reçu, dans le bureau du P/APW, un sénateur RND et le député Hamas pour entamer des discussions afin de dépasser la crise. A en croire certains élus, il semblerait que cette situation extrême était en couvaison depuis au moins deux sessions. Les manœuvres dilatoires de certains groupes de pression avaient réussi à asservir et à faire tourner l'institution avec des majorités toutes relatives qui n'excèderont que très rarement le nombre de 15 voix. Il apparaît que nombre d'élus aient acquis avec le temps une certaine maîtrise des arcanes de l'administration. Ce qui a permis jusqu'alors à cette dernière de faire jouer les dissensions à l'intérieur des groupes afin de neutraliser l'assemblée. Nul doute que le dossier du logement social, qui continue de défrayer la chronique, ainsi que celui du litige qui oppose l'agence foncière aux communes et qui se chiffre à plus de 25 milliards pour la seule mairie du chef-lieu, constituent la trame de fond sur laquelle la majorité des élus s'est focalisée pour organiser une protesta qui risque de perdurer. Ce qui risque de neutraliser totalement l'administration. Toutefois, cette agrégation d'élus ne semble pas exempte de manipulations ni d'arrières pensées. S'agit-il d'une petite revanche à la Pyrrhus alors que le mandat du wali vient de boucler sa dernière année, ou bien est-ce l'ultime recours de la part des opposants pour obtenir quelque avantage jusque-là refusé ?