Le mouvement El Islah a réuni hier les membres de son conseil national consultatif en son siège de la rue Ali Boumendjel à l'effet de définir une position vis-à-vis de la prochaine élection présidentielle. Cette sixième session ordinaire a pour ordre du jour l'examen du rapport moral et financier du bureau national durant l'année 2008 et du document portant coordination avec le mouvement Ennahda, ainsi que l'examen de la situation générale du pays, notamment l'élection présidentielle, comme l'expliquera Djamel Soualah, le président du madjliss echoura (conseil consultatif) du mouvement. En tout état de cause, de nombreuses options s'offrent aux membres du conseil national : participation avec le candidat du parti, soutien à un autre candidat ou boycott actif ou passif. La position finale d'El Islah ne sera connue qu'après la décision d'Ennahda, mouvement avec lequel il est lié par une commission paritaire de coordination. C'était également le cas à l'APN, où les deux mouvements islamistes ont, de concert, décidé de l'abstention lors du vote du projet de révision constitutionnelle. Si le suspense est sciemment entretenu sur la position à prendre, des observateurs ont laissé entendre qu'au vu de la position fragile du mouvement, il est probable qu'il laisse la décision de participer ou non à l'élection à l'appréciation des militants. Il est fait état de profondes divergences dans ce chapitre, au vu surtout des craintes qu'ont suscitées les déclarations de Djaballah. La raison en est que la question de la légitimité n'est pas encore tranchée. A l'ouverture de la session du conseil national, le président du mouvement, Mohamed Boulahia, a exhorté les membres du conseil consultatif à prendre la position idoine en ce qui concerne l'élection présidentielle de 2009, relevant que, «même si peu de mois nous séparent de cette échéance, la population semble ne pas y accorder d'importance, occupée qu'elle est par les difficultés de la vie quotidienne». Un sujet sur lequel il devait s'attarder pour brosser un tableau non exhaustif, où il compilera tous les maux sociaux et problèmes économiques dont souffrent les citoyens. Il a également abordé de certains faits de l'actualité, et dénoncé ceux qui «appellent à l'abolition de la peine de mort», affirmant que «ces groupes se sont érigés en tuteurs du peuple en s'attaquant à l'une de ses constantes». Le président d'El Islah devait ensuite émettre le souhait que la prochaine élection soit «transparente» et «équitable». Il devait ensuite dénoncer le blocus sur Ghaza en Palestine et le silence des régimes arabes. A. R.