Toudja, terre de l'eau depuis 2000 ans, célèbre, depuis vendredi dernier, la deuxième édition de la Fête de l'eau. Des centaines de personnes, venues des quatre coins du pays, ont convergé vers ce village médiéval qui a une longue histoire avec l'eau, pour prendre part à cette manifestation qui se veut «éminemment écologique». Le programme de cette manifestation a été concocté par le Groupe d'études et de recherches sur l'histoire des mathématiques à Bougie (Gehimab), l'APC de Toudja et l'association des amis du Musée de l'eau, Akham waman, inauguré il y a tout juste une année. Au menu sont programmées des conférences-débats dont le thème fait le tour des questions vitales liées à l'or bleu.Le public est convié également à des visites guidées à travers un circuit dit «Le chemin de l'eau.» Un chemin sinueux permettant de découvrir le deux fois millénaire aqueduc romain, prouesse technique mondialement connue qui acheminait, jadis, l'eau vers la ville de Béjaïa, les antiques moulins, les citernes d'El Arioua, le cippe romain, le tunnel d'El Habel, la source d'El Aïnseur de l'Aghbalou que les Romains avaient captée pour alimenter Saldae (actuelle Béjaïa). La route de l'eau comprend aussi le site de Bir Esslam, le puits médiéval, les thermes de Tiklat et la baie des Aïguades. Insérer cette question de l'eau dans le développement durable, impliquer davantage l'Etat et les compétences et élaborer une véritable politique en faveur de la question de l'eau : telles sont quelques-unes des propositions que les associations escomptent faire aboutir. Ce faisant, l'association des amis du Musée de l'eau et Gehimab œuvrent à un développement vert. Un projet cofinancé par l'Union européenne (80%) et par l'APW de Béjaïa (20%) a permis à Toudja et Béjaïa de lancer, en 2006, une étude scientifique pluridisciplinaire. «Ces financements ont jusque-là permis la création du Musée de l'eau», explique le professeur Djamil Aïssani, président de Gehimab, qui milite en faveur de la promotion de ce musée de l'eau (qui dépend de l'APC) à un statut de Musée national avec son budget et son personnel propre. «Le dossier a été déposé, il y a six mois, auprès du ministère de la Culture», précise-t-il. Le cap est désormais mis sur la réhabilitation des anciens moulins et la réalisation de gîtes ruraux. En ce sens, un appel a été lancé à la diaspora algérienne établie à l'étranger afin de participer à la concrétisation de ces projets d'écotourisme pour faire profiter toute la population.