Kamel Ferhi, président du CA Batna, a confirmé sa démission, acceptée après des réunions marathoniennes par le bureau et le comité des sages, installé en 2003-2004. Démarrant la saison actuelle en force, le CAB souffrant chroniquement du nerf de la guerre, l'argent a subi des soubresauts successifs par notamment la grève des joueurs revendiquant le règlement de leur prime d'engagement. Des replâtrages çà et là, le doyen du football auressien entame sa descente aux enfers et occupe actuellement la 11e place du classement, il apparaît évident que, quelque part, une quelconque tête devrait tomber. Tout indiqué, Ferhi Kamel assuma le verdict en proposant à la famille cabiste sa démission sans concession aucune, y compris la convocation de l'assemblée générale. Il est convaincu que son départ sert le CAB. Rencontré dans son commerce en plein centre-ville, Kamel se confesse : « De guerre lasse, je me retire de la direction du club que j'ai toujours adoré et pour lequel j'ai subi les pires humiliations de la part de faux supporters manipulés. Comportements dépassant tout entendement, puisque acculé de toutes parts, je ne trouve de soutien nulle part. » Interrogé sur les raisons de ce harcèlement, Ferhi réplique : « Il m'est reproché d'avoir fait de mauvais recrutements. Faut-il rappeler que le club subit une asphyxie financière inextricable ? Les sponsors nous tournent le dos, les aides promises par les autorités locales tardent à arriver. » Ferhi énumérera les recettes escomptées et non reçues encore. « 7 millions de dinars de Sonatrach que nous avons réservés au règlement de la 2e tranche de la prime d'engagement des joueurs et du staff, 8 millions de dinars promis par la wilaya. Nous avons quand même reçu 4 millions de dinars de Sonelgaz ». Sollicité d'exprimer les besoins effectifs financiers pour la bonne marche du club, Ferhi souhaite la disponibilité de 3 milliards de centimes pour la saison, argumentant : « Mensuellement, nous réglons 800 000 DA de salaires en dehors des primes de match », ajoutant avec une pointe d'amertume : « Mes acrobaties auprès des sociétés locales privées m'ont permis la collecte de 5 chèques au montant global de 28 millions de centimes. » DÉCEPTION Sans commentaire ! Le président cabiste remerciera quand même le nouveau wali de Batna, Bouazgui Abdelkader, qui, au courant de la déplorable situation du CAB, aurait intercédé auprès de 3 entreprises : un bureau d'études de wilaya (ETB), l'EPLF et la SERUB (entreprise d'électricité). Ces trois établissements ont cumulé un pactole de 2 millions de dinars. « Professionnalisme » ressassent les autorités sportives nationales. « De façade », constate Ferhi Kamel. Sur le plan technique, une question relative à l'absence de l'attaquant Boussaâda, Kamel informera que « ayant subi la vindicte juvénile, l'excellent buteur est en absence irrégulière ». Evitant habilement la dissertation sur le plan technique, le président démissionnaire nous conciliera le contact avec le bureau de l'association, réuni jusqu'à une heure avancée de la nuit, dont le porte-parole promet une conférence de presse. La rue sportive batnéenne s'inquiète sur le devenir de ce club de division nationale, fierté de tout le grand Aurès. « Que font nos députés de la Chambre basse et du Sénat devant la décadence du sport roi à Batna ? Seront-ils capables d'assister les dirigeants dans la propagation d'une culture de sponsoring au niveau local auprès des sociétés. Ils ont de l'influence, mais pas pour la jeunesse », palabrent les fans de la balle ronde.