Les 300 employés attendent depuis 7 ans une revalorisation des primes et des indemnités. Fortement sollicités ces derniers temps, les employés d'Algérie Poste désespèrent de se voir enfin récompensés pour leurs efforts. Soumis à très rude épreuve avec la rareté des liquidités, de nombreux fonctionnaires semblent arrivés au fond de l'abîme. Ils sont plus de 300 employés à se répartir à travers les nombreuses agences postales de la wilaya de Mostaganem à rendre d'utiles services à la population des villes et des campagnes. Parmi ceux que nous avons rencontrés, il ne se trouve pas un seul employé à garder espoir. Tous soulignent que les promesses des directeurs généraux ou du ministre de tutelle, plus personne n'y croit. Rencontré au niveau de l'agence Adda Benguettat, située au niveau du quartier de la pépinière, notre interlocuteur ne cache pas son scepticisme. Il rappelle non sans une certaine amertume que leur situation salariale est bloquée depuis 2004. Il débite comme une litanie la liste des primes et indemnités dont la revalorisation est réclamée depuis 7 ans. La gorge presque nouée par l'émotion, ce vieux guichetier que tout le monde appelle par son prénom rappelle que lui et ses collègues attendent une revalorisation des salaires et une réactualisation des primes de rendement individuel et collectif (PRI, PRC), de la prime d'intéressement, de la prime de naissance et de celle du positionnement. Son collègue, plus jeune mais aussi déprimé que lui, parle de l'avancement dans le grade qui serait également bloqué depuis la signature de la convention d'entreprise en 2004. Affectés à une tâche délicate et immédiatement au contact de la clientèle, ces postiers soulignent les conditions inhumaines auxquelles ils sont soumis depuis plusieurs mois. Tous n'omettent pas de signaler que, malgré les énormes efforts qu'ils fournissent afin de garder la confiance des usagers et de maintenir un rythme de travail soutenu, ils attendent de leur tutelle une juste compensation de leurs efforts. Incertitude Sans le dire, on devine de suite, chez eux, une certaine lassitude et un profond sentiment de mépris à leur égard. Ce sentiment est généralisé, surtout que, depuis plus d'une année, c'est à leurs guichets que les fonctionnaires de l'Education nationale, ceux des corps de sécurité, les huissiers et d'autres catégories de travailleurs viennent encaisser leurs nouveaux salaires et des rappels de salaire dont ils apprécient les sommes parfois mirobolantes. Cette situation, ils la vivent très mal, d'autant qu'au niveau de leur quotidien, ils sont tenus à une sérénité et une disponibilité sans faille. Parfois blessés dans leur amour-propre par le comportement hautain, discourtois et souvent violent de certains usagers, ils sont obligés de garder la tête froide et l'esprit vigile. Car la moindre erreur, les postiers la payent cash. Pourtant, malgré tous les efforts consentis, ils se sentent abandonnés par leur tutelle dont lis attendent un sursaut salutaire. Ce cri du désespoir sera-t-il entendu ? Rares sont les postiers qui continuent de maintenir un brin d'espoir. Par contre, tous sont certains que cette situation ne peut plus durer. «Nous sommes arrivés à nos derniers retranchements», nous dira ce quadragénaire qui tient à garder l'anonymat. C'est dire l'état de déliquescence et d'incertitude qui règne au niveau d'Algérie Poste, dont la coordinatrice vient d'être remplacée.