La crise liée au manque de billets de banque dans les agences postales est de retour. A quelques jours de la fête du Nouvel An, le problème de liquidités au niveau des bureaux de poste refait surface en Algérie. A Tizi Ouzou, Bouira, Boumerdès ou encore dans quelques localités à Alger, le spectre de la crise a ressurgi. En effet, la poste de Kouba ne désemplit plus depuis près d'une semaine. «Je n'ai pas pu retirer de l'argent à l'agence postale des Annassers où j'habite donc je suis venue ici», confie une jeune femme. «Ça fait plus d'une demi-heure que je suis là à attendre mon tour», a-t-elle ajouté. Au bureau de poste de la place du 1er-Mai au centre de la capitale, de nombreuses personnes attendent patiemment. Mais là, le manque de liquidités ne semble pas se poser. «C'est un grand bureau. Même au moment de la crise qui a touché l'ensemble des bureaux de poste à Alger, je venais ici pour retirer mon argent», assure un quinquagénaire. «Il est vrai que les employés sont trop lents», ajoute un fonctionnaire. Ces interminables files d'attente font désormais partie du décor des bureaux d'Algérie Poste. En novembre dernier, soit peu avant l'Aïd El Adha, une pénurie de billets de banque avait touché les bureaux de poste à travers tout le territoire national. Les nombreux détenteurs de comptes CCP, dans l'impossibilité de retirer leur argent, étaient dans un désarroi total. Une cellule de crise, composée de directeurs d'Algérie Poste et du Mptic, avait été mise en place par le ministre de la Poste et des Technologie de l'information et de la communication. Son objectif? Tenter de gérer la situation et trouver des solutions à ce récurrent problème. Peine perdue, puisque le manque de billets dans les bureaux de poste se pose toujours. Il ressurgit surtout en période de fête. Une période au cours de laquelle on note une grande affluence dans les bureaux de poste aux quatre coins du pays. Dans une déclaration à la presse, le premier responsable du département de la poste et des technologie de l'information et de la communication, Moussa Benhamadi, avait d'ailleurs avoué qu'une autre crise n'était pas à écarter. Un avis que le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, semble partager. Questionné sur le manque de liquidités dans les postes, il y a quelques jours, en marge de la présentation de la Déclaration de politique générale du gouvernement au Sénat, M.Ouyahia avait indiqué que «la pénurie des billets se poursuivra tant que nous vivrons avec le cash». Et d'ajouter: «L'usage du chèque et des cartes interbancaires pour toutes les opérations financières, était nécessaire pour mettre fin à cette situation». Ahmed Ouyahia avait également précisé que «la demande des billets pour le mois qui a précédé l'Aïd El Adha a été multipliée par 500% dans certaines wilayas». Cette prise de position n'a vraisemblablement pas solutionné le problème. Il est, toutefois, important de noter que lors de chaque pénurie, la Banque d'Algérie et Algérie Poste se renvoient la balle.