L'appel d'offres pour la réalisation de l'autoroute Est-Ouest, lancé récemment, a déjà attiré 40 soumissionnaires venus, d'après le ministre des Travaux publics, des quatre coins du globe. Dans une conférence de presse animée hier en marge du premier Congrès africain de la route, Amar Ghoul s'est réjoui du fait que d'aussi nombreuses boîtes « de renommée internationale » soient intéressées par le projet de réalisation de l'autoroute Est-Ouest. La réalisation de ce projet est d'autant plus importante, aux yeux du ministre des Travaux publics, qu'elle ne concerne pas uniquement l'Algérie, mais toute l'Afrique. « Nous devons coordonner nos efforts pour assurer une complémentarité », soutient-il. Le chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, qui a procédé à l'ouverture de ce congrès à l'hôtel Hilton à Alger, a souligné, quant à lui, que l'amélioration du réseau routier figure parmi les « priorités nationales ». Ahmed Ouyahia considère que même si l'Algérie dispose déjà d'un réseau bitumé de près de 110 000 km, ce potentiel reste insuffisant au regard de l'étendue du territoire algérien. Le département des Travaux publics devra également parachever, durant cette décennie, le segment restant de la route transaharienne (300 km). La durée de réalisation de cette route s'était prolongée pendant près de vingt ans, a expliqué M. Ghoul, à cause d'un problème de financement. « Aujourd'hui, dit-il, le problème ne se pose plus. » Il enchaîne en disant que la réalisation de cette route entre dans le cadre du partenariat Sud- Sud. Pour accélérer l'achèvement de ce projet, l'Algérie a financé l'étude pour le tronçon routier allant du Niger au Nigeria. Mais les pays africains ont encore besoin d'argent. Le Congrès africain de la route, qui s'est tenu hier en présence des ministres africains des Travaux publics et de plus de 1000 experts, vise justement à préparer un plan d'action pour attirer les bailleurs de fonds. « Le volume d'aide doit s'adapter à l'envergure des projets », a noté M. Ghoul. L'idée de l'organisation d'un congrès africain de la route a germé au cours de la réunion mondiale de la route qui s'est tenue en Afrique du Sud en 2003. Les professionnels des travaux publics ont estimé que le congrès africain peut servir à mieux les préparer à affronter les congrès mondiaux. « Cet espace africain se veut un espace de concrétisation palpable de nos idées », résume Amar Ghoul. Le chef du gouvernement a regretté hier que le « réseau routier africain soit encore insuffisant et, de surcroît, marqué par sa configuration originelle qui le destinait surtout à servir les exportations de nos richesses hors du continent ». « De même, ajoute-t-il, l'Afrique reste encore pauvre en liaisons routières entre ses grandes régions, notamment le nord et le sud du continent. » Pour Ahmed Ouyahia, le développement du réseau routier de l'Afrique participe grandement à son intégration politique et économique.