- Quelle évaluation faites-vous aujourd'hui quant au volume des paiements électroniques en Algérie ? L'on compte actuellement quelque 3000 terminaux de paiement électronique installés dans les commerces. Le nombre de transactions électroniques reste réduit, soit quelques dizaines d'opérations par jour. L'on enregistre des paiements par carte, notamment au niveau des grands centres commerciaux comme celui de Bab Ezzouar et Family Shop à Blida. Ce mode de règlement électronique ne prendra une grande dimension que lorsque les grandes entreprises publiques, comme Sonelgaz, Algérie Télécom et autres accepteront la carte comme moyens de paiement. Après, les commerçants suivront la tendance. Les grandes entreprises, dont il est question, sont publiques, donc les choses peuvent évoluer rapidement, s'agissant du paiement par carte. - Pourquoi, selon vous, le mode de paiement par carte reste marginal ? Les commerçants restent encore réticents à l'égard des transactions électroniques car c'est un mode de paiement nouveau. Il faut mener des campagnes de sensibilisation soutenues et c'est là une tâche qui revient aux banques. Il faut expliquer tous les avantages qu'offrent les moyens de paiement électronique, surtout en termes de gain de temps. Ces moyens modernes peuvent contribuer aussi à atténuer en partie les tensions sur les liquidités, car il s'agit d'opérations de compte à compte. - Les commissions sur les transactions électroniques constituent-elles un facteur de dissuasion pour les commerçants quant à se doter de TPE ? Les commerces où des terminaux de paiement électronique sont en service payent une petite commission fixée à 1,5% de la transaction opérée. Actuellement, nous sommes en discussion avec les banques afin de réduire le niveau de cette commission. Nous œuvrons ainsi à la ramener, à terme, jusqu'à un taux d'à peine 0,75%. - La réglementation actuelle permet-elle de protéger les usagers en cas de litiges liés à la monétique ? La législation nécessaire existe évidemment pour gérer tout litige interbancaire lié à la monétique. Les usagers ont, bien entendu, accès à des procédures de recours en cas de problème. De plus, la Satim, qui assure aujourd'hui une interbancarité totale, y compris avec le réseau de la poste, exerce aussi un rôle d'autorité d'arbitrage. - Que faire aujourd'hui pour accélérer le développement de la monétique ? Pour développer la monétique, il faut d'abord plus de cartes bancaires, plus de distributeurs automatiques de billets et plus de terminaux de paiement électronique. Pour être plus explicite, un véritable décollage de la monétique en Algérie passe par l'instauration du mode de paiement par internet, un niveau de 100 000 transactions et une dizaine de milliers de paiements électroniques par jour. Nous avons les moyens d'y parvenir.