Le paiement électronique tarde à se concrétiser en Algérie. A l'exception de certaines grandes surfaces et superettes au niveau d'Alger et de certaines wilayas du pays, à l'exemple de Blida, où les clients payent par cartes bancaires, les autres commerces n'ont pas encore adopté ce mode de paiement étranger à notre culture et qui connaît des problèmes techniques pour démarrer.Des réticences sont, en plus, enregistrées du côté des commerçants et des consommateurs, habitués à des transactions commerciales en liquide. De plus encore, l'informel qui mine l'économie nationale n'est pas pour développer ce mode de paiement. Même ceux qui choisissent d'échapper à l'impôt refusent le paiement électronique.Pourtant, le développement et la modernisation de la monétique en Algérie ont été annoncés en grande pompe. L'opération a été lancée en 2006 et les aspects techniques et organisationnels, ainsi que les questions de sécurisation du réseau ont été traitées.L'Algérie compte actuellement plus de 7,5 millions de porteurs de cartes mais leur utilisation reste encore à un stade timide. Que ce soit pour le retrait ou les achats, ils n'en font recours que s'ils sont vraiment dans le besoin. Lorsqu'ils sont en panne d'argent et que les banques sont fermées, les clients se retournent vers les distributeurs automatiques de billets (DAB). Les chiffres parlent de 50% de cartes de paiement électronique non encore retirées et encore moins utilisées. Les clients préfèrent encaisser leur argent par chèque postal ou bancaire, même s'ils connaissent les risques qu'ils encourent, entre autres les agressions. Ils continuent aussi à faire leurs achats en argent liquide. Pour encourager le recours à ce mode de paiement et le généraliser, il convient de renforcer l'aspect communication qui fait défaut actuellement de façon à convaincre réellement les clients. Mais faudrait-il aussi que tous les commerces et grandes surfaces soient équipés en TPE, une manière de promouvoir cette façon de faire des transactions commerciales par carte, sachant qu'actuellement le nombre de commerçants et autres prestataires de services disposant de ces TPE ne dépasse pas le millier.Les Algériens, selon les spécialistes de la monétique, prédisent une explosion de ce nouveau moyen de paiement. Seulement, il faudrait que les instances en charge de cette opération réunissent tous les moyens pour sa réussite, à savoir les outils techniques, juridiques et éducatifs pour lui permettre d'évoluer dans un cadre contrôlé. B. A.