L'Egypte, dont les relations avec l'Iran sont mouvementées depuis plus de 30 ans, est prête à ouvrir «une nouvelle page» avec Téhéran, a affirmé le ministre égyptien des Affaires étrangères Nabil Al Arabi, cité hier par la presse locale. «L'Egypte ouvre une nouvelle page avec tous les pays du monde, y compris l'Iran», a déclaré M. Al Arabi. «Les peuples égyptien et iranien méritent des relations reflétant leur histoire et leur civilisation, à condition qu'elles soient basées sur le respect mutuel de la souveraineté de l'Etat et la non-ingérence dans les affaires intérieures de quelque manière que ce soit», a-t-il ajouté. M. Al Arabi s'exprimait pendant une rencontre avec un responsable iranien, Mojtaba Amani, qui lui a remis une lettre de son homologue Ali Akbar Salehi. Il s'agit de la première rencontre connue entre des responsables égyptiens et iraniens depuis la chute du président Hosni Moubarak, contraint à la démission le 11 février par un soulèvement populaire sans précédent. M. Salehi a invité dans cette lettre à «étudier les moyens de développer les relations (entre les deux pays), en accueillant le ministre des Affaires étrangères égyptien à Téhéran ou par une visite du ministre iranien des Affaires étrangères au Caire». L'Iran a rompu ses relations diplomatiques avec l'Egypte en 1980, après la révolution islamique, pour protester contre la reconnaissance d'Israël par Le Caire un an auparavant. Depuis, les rapports entre les deux pays sont en dents de scie et ils ne disposent plus que de sections d'intérêts dans leurs capitales respectives. Le régime de M. Moubarak mettait régulièrement en garde contre l'influence dans la région de l'Iran chiite, dont les ambitions nucléaires et le soutien au Hezbollah libanais et au Hamas palestinien préoccupent plusieurs pays arabes.