Ils lancent un SOS à l'attention des responsables concernés, les sollicitant de revoir à la hausse leur maigre pension. On les voit à chaque fin de mois se précipiter devant les agences postales. Ils sont pour la plus part vulnérables et affaiblis par les nombreuses années de labeur, chevelure grisonnante, barbe souvent mal rasée et mine défaite. Eux ce sont les retraités. Ceux qui ont préféré travailler leur vie durant pour leur pays. Hélas aujourd'hui, certains le regrettent car ils n'ont pas obtenu grand-chose après toute une carrière de travail. Leur pension de retraité est si légère qu'elle ne suffit pas à vivre quelques jours. Aujourd'hui, ils lancent un SOS à l'intention des responsables concernés, les sollicitant de revoir à la hausse leur maigre pension de retraité. Da Ammar, la soixantaine dépassée, n'a pas hésité à nous dire : «Je sais que vous écrivez dans la presse, c'est pourquoi je me permet de vous parler. Nous les retraités Algériens souffrons et personne ne parle de notre calvaire. Les enseignants, les communaux, les praticiens de la santé, les greffiers et même les policiers ont vu leurs salaires augmentés. Nous sommes peut être les seuls à n'avoir bénéficié d'aucune revalorisation. J'ai travaillé pendant de longues années dans différentes entreprises et comme récompense je n'ai eu que 14000 DA/mensuel. Etant chef d'une famille de 13 personnes, inutile de vous dire que je n'arrive pas à boucler la semaine, quant au mois c'est une autre histoire». Et d'ajouter : «Nous avons à plusieurs reprises entendu à la radio que nos pensions allaient être augmentées mais pour le moment nous n'avons rien reçu» s'indignera t il. Son compagnon lui était ouvrier dans différents chantiers de la wilaya. Il raconte: «J'ai commencé à travailler bien avant l'age réglementaire. Au début, j'étais simple ouvrier. Inutile de vous préciser que j'ai vu pousser la plus part des bâtiments de Tizi Ouzou, d'Azzazga, de Béni Douala, des Ouadhias et j'en passe. Par la suite, j'étais promu ferrailleur jusqu'à ma retraite. Actuellement je perçois exactement 12000 DA. Avec cet maigre pension qui ne tient que l'espace de quelques jours notamment à cause de la cherté de la vie. Dés fois, elle suffit juste à régler les factures de Sonelgaz, de l'ADE et d'Algérie télécom. Alors pour vivre je suis dans l'obligation de retrousser les manches et de travailler chez le privé. A mon age, avec mon diabète et ma tension artérielle ce n'est pas commode. D'ailleurs il m'est arrivé plusieurs fois de tomber dans les paumes au beau milieu du chantier. Le lendemain, je n'ai d'autre choix que de reprendre le chemin du chantier. Nous lançons un cri de détresse aux responsables : revoyez nos pensions», demandera t il, les larmes aux yeux ! Ajouter à toute cette misère les souffrances qu'ils endurent devant les bureaux de poste par ces temps de pénurie de liquidités, en vue de retirer leur maigre pension.