Hier, Aïn Témouchent a commémoré les manifestations dites du 11 décembre 1960, soit deux jours avant la date de leur célébration officielle. Le secrétaire général de l'Organisation nationale des moudjahidine a fait le déplacement à « la ville du 9 décembre », comme elle a été décrite dans l'allocution du maire. Surenchérissant, M. Abadou rappela que c'est à « Témouchent que les manifestations ont commencé pour gagner tout le pays et culminer le 11 décembre 1960. C'est de chez vous qu'est parti le nouvel élan impulsé à la lutte pour l'indépendance ». Ce rappel est venu depuis que, il y a quelques années seulement, officiellement, l'on a reconnu que le 11 décembre a d'abord été un 9 puis 10. Il n'en reste pas moins que la date officielle de la célébration demeurera le 11 et que, demain, Témouchent le commémorera selon un programme où les officiels iront se recueillir au carré des martyrs, ce qui n'a pas été accompli hier. Pour le reste du discours de circonstance du SG de l'ONM, il n'a pas manqué de dénoncer la loi du 23 février 2005 que n'a pas voulu renier le Parlement français. A cet égard, M. Abadou constatera que « ce sont eux qui refusent le traité d'amitié que notre pays s'apprêtait à conclure avec leur pays. Pour ce qui nous concerne, dans ces conditions, nous n'accepterons jamais qu'il soit scellé au détriment de la mémoire des chouhada ». Signalons, à propos de cette mémoire, que d'aucuns qui traversaient la principale artère de « la ville du 9 décembre », n'ont pas manqué de constater que des élus, des militants de partis politiques étaient attablés aux cafés au moment de la commémoration. Lorsque l'on s'avisait de faire la remarque à l'un ou l'autre, la réponse mettait en exergue le fait qu'aucun des résistants d'hier, eux-mêmes, n'arborait une médaille pour pareille circonstance.