La wilaya de Mila a abrité, jeudi passé, les festivités commémorant le quarante-huitième anniversaire des manifestations du 11 Décembre 1960. Plusieurs personnalités nationales, à leur tête Chérif Abbas et Saïd Abadou, respectivement ministre des moudjahidine et secrétaire général de l'Organisation nationale des moudjahidine,, ont effectué le déplacement dans cette wilaya du Nord constantinois afin de participer à la célébration de cet événement historique. En dehors de son cachet festif marqué par des chants patriotiques interprétés par des écoliers et des collégiens, l'occasion a été saisie par les participants qui se sont relayés sur la tribune de la Maison de la culture de Mila afin de rappeler le contexte historique et les tenants politiques qui ont concouru à l'éclatement desdites manifestations et mettre en relief tout l'impact qu'elles ont eu tant sur l'administration coloniale et les promoteurs de la Cinquième République que sur le moral des hommes et des dirigeants de la Révolution. “Les manifestations du 11 Décembre furent, pour De Gaulle et son administration, ce que fut, pour leurs prédécesseurs, la cuisante défaite militaire essuyée à Dien Bien Phu en mai 54”, dira Chérif Abbas. Et d'ajouter : “Les évènements qui ont duré 6 jours, durant lesquels des milliers d'Algériens ont succombé à la répression aveugle de l'armée d'occupation, méritent d'être rehaussés au rang de fête nationale, au même titre que celles du 5 Juillet et du 1er Novembre, afin de rendre hommage à la mémoire des victimes et par de là, à toute la population algérienne qui a fait preuve d'un soutien héroïque à l'option d'indépendance proclamée par la révolution.” Les manifestations du 11 Décembre, qui ont éclaté suite à la visite du général de Gaulle effectuée à Aïn Témouchent deux jours plus tôt, soit le 9 décembre, seront considérés, plus loin, par le ministre des Moudjahidine, comme une réponse sans équivoque à l'adresse des partisans d'une Algérie française et un facteur d'isolement pour la France sur la scène internationale. “Ce fut une gifle cinglante pour les défenseurs de l'Algérie française et un détonateur qui a conforté l'audience de la cause nationale dans le concert des nations et acculé, par ricochet, l'usurpateur dans l'infâme box des Etats criminels”, a-t-il clamé. Pour sa part, Saïd Abadou, S. G. de l'Organisation nationale des Moudjahidine, a qualifié la répression sanglante à laquelle ont eu droit des manifestants pacifiques de crime de guerre. “Des milliers de citoyens complètement désarmés ont été froidement massacrés pour avoir dénoncé les abus et les intrigues qui se tramaient contre leur nation. C'est un crime de guerre en bonne et due forme”, a-t-il souligné. K. Bouabdellah