Les manifestations du 11 décembre 1960 ont été célébrées jeudi dernier sur le territoire national comme une étape principale dans le processus du recouvrement de l'indépendance du pays. L'événement a été d'un impact si déterminant sur le cours de la révolution qu'il a imposé à la France d'enclencher les négociations qui aboutiront à la proclamation de l'indépendance de l'Algérie le 19 mars 1962. Les manifestations du 11 décembre 1960 sont venues, à première vue, confirmer que la révolution était au cœur de la population. Elles sont aussi le démenti à un discours qui avait tenté de faire croire aux Algériens ainsi qu'à l'opinion internationale en la victoire politique de l'armée française dans la capitale. L'effet des manifestations a été vite ressenti aussi bien au sein de la population algérienne qui venait de signer son attachement avec la lutte armée que chez les forces françaises qui n'ont pas tardé à saisir la portée et le sens d'une manifestation grandiose ayant mobilisé tout un peuple. L'effet immédiat des manifestations a été l'adoption par l'ONU, cinq jours plus tard, d'un projet de résolution afro-asiatique qui reconnaît de manière solennelle le droit du peuple algérien à l'indépendance. Quarante-huit ans après la démonstration de la dimension populaire de la révolution, les Algériens se rappellent dans la communion de cette date décisive et significative. Pour le ministre des Moudjahidine, M. Mohamed Cherif Abbas, qui s'est rendu dans la wilaya de Mila -choisie comme lieu de la célébration officielle de l'événement-, «les grandes manifestations du 11 décembre 1960 ont fait échec à la dernière carte abattue par le colonialisme français en Algérie». Au cours de la conférence de presse qu'il a animée à la maison de la Culture de Mila, le ministre des Moudjahidine, tout en rappelant le sens et la portée de toutes les dates symboliques de la guerre de libération nationale, a noté que les manifestations ont prouvé à la puissance coloniale que le peuple algérien s'était rangé du côté de la révolution. M. Mohamed Cherif Abbas a ajouté que «les manifestations de décembre 1960 ont permis d'atteindre plusieurs objectifs importants, dont l'unité entre le peuple et l'armée de libération nationale et l'échec des plans du général Charles de Gaulle visant à garder l'Algérie dans le giron colonial de la France». Pour le secrétaire général de l'Organisation nationale des moudjahidine, M. Saïd Abadou, les manifestations du 11 décembre 1960 ont été couronnées par le triomphe du projet national tel que défini dans la déclaration du 1er novembre 1954. La rencontre de Mila a été accompagnée par une cérémonie de distribution de prix aux lauréats des différents concours organisés dans le même cadre. A Ouargla, c'est le secrétariat de wilaya de l'Organisation nationale des moudjahidine qui a organisé une exposition de photos et d'articles de presse liés aux manifestations du 11 décembre 1960. La wilaya de Tamanrasset n'a pas été à l'écart de la commémoration puisque le centre universitaire a abrité des conférences qui ont traité de «la révolution algérienne dans la littérature» et de «la femme moudjahida dans la littérature algérienne». Elles étaient animées par des enseignants universitaires, appuyés par des témoignages de personnes ayant vécu la période. A. Y.