Les retards enregistrés sont dus à la dégradation de la situation sécuritaire et aux problèmes d'inaccessibilité au foncier. Plusieurs projets inscrits au profit du secteur éducatif de la wilaya de Boumerdès tardent à être réalisés. Lors de sa dernière visite d'inspection dans la région, le ministre de l'Education nationale avait indiqué que 32 CEM et 28 lycées sont en cours de construction. M. Benbouzid a reconnu alors que d'énormes retards ont été enregistrés dans le lancement des projets affectés au profit de la wilaya en vue d'améliorer les conditions de scolarité des élèves. Ces retards sont dus, selon le ministre, à la dégradation de la situation sécuritaire, d'une part, et aux problèmes d'inaccessibilité au foncier, d'autre part. Ainsi, le secteur de l'éducation n'a été renforcé, depuis le séisme de mai 2003, que de sept lycées et d'une dizaine de CEM. Des centaines d'élèves, tous paliers confondus, sont pénalisés par cette situation qui s'est répercutée sur leurs résultats et le rendement de leurs enseignants, d'autant plus que la plupart des nouveaux établissements inscrits se font toujours attendre. La liste est encore longue et diversifiée ; des centaines de lycéens venant de diverses localités, parcourent des dizaines de kilomètres pour rejoindre les bancs d'écoles. C'est le cas pour les communes d'Afir, Cap Djenet, Timezrit, Chabet El Ameur, Ouled Hadadj, Naciria, Tidjellabine, Sidi Daoud… Les responsables chargés de la réalisation de ces nouvelles infrastructures ont failli sur toute la ligne. Certains lycées, comme ceux des localités de Sidi Daoud, Tidjellabine, traînent depuis plus de cinq ans. D'autres, notamment ceux prévus à Afir, Timezrit et Cap Djenet, n'ont toujours pas dépassé la phase d'études. Aujourd'hui, rien n'indique que ces établissements seront prêts pour recevoir les élèves en septembre prochain. Malgré cela, le ministre de l'Education ne s'est nullement inquiété des retombées de cet échec sur l'avenir scolaire des potaches de la région. Au contraire, il s'est montré même très satisfait des efforts entrepris dans ce sens. Pis encore, le représentant du gouvernement n'a même pas daigné instruire ses subalternes pour l'ouverture du lycée de Tidjellabine, dont les travaux sont presque achevés, pour mettre fin au clavaire qu'endurent les lycéens dans leurs déplacements matin et soir jusqu'à Boumerdes pour suivre leurs études. À toutes ces difficultés, les élèves font aussi face aux problèmes d'absence de cantines, d'aires de jeu au niveau des établissements éducatifs, de manque de bus de ramassage scolaire. Le comble, quoique le secteur ait bénéficié d'une quinzaine de salles de sport dans le cadre du plan quinquennal 2004-2009, aucune d'entre elles n'a vu le jour jusqu'à présent. Idem pour les 30 cantines scolaires programmées, mais dont seulement 4 ont été concrétisées. Le volet des demi-pensions n'est également pas épargné par ces lenteurs ; sur 28 demies-pensions prévues, il n'en a été réalisé que deux ; et les responsables du secteur ne semblent nullement gênés par ce déficit touchant quasiment tous les domaines. Preuve en a été donnée par le ministre du secteur qui s'est enorgueilli encore une fois de rappeler les sommes colossales et les projets affectés au profit de la wilaya, mais sans s'attarder sur les moyens et la stratégie à mettre en place pour combler les multiples déficits et comment rattraper tous ces retards qui risquent de revenir très cher et pour le Trésor public et pour les élèves.