Un groupe intersectoriel planche actuellement sur une redéfinition de la loi sur la PME pour mieux accompagner les entreprises, dont 94% sont de très petites entreprises (TPE) exclues des circuits de financement classique. «Nous voulons créer une corrélation entre les produits de la microfinance et les activités de toutes les petites entreprises (TPE) qui constituent la majorité des entreprises en Algérie», estime Ammouri Brahiti, directeur général de la PME au ministère de l'industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement. Les pouvoirs publics entendent renforcer les dispositifs de l'Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes (Ansej), l'Agence nationale de gestion du microcrédit (Angem) et la Caisse nationale de l'assurance-chômage (CNAC) par un dispositif d'accompagnement spécifique aux très petites entreprises (TPE) afin de les faire bénéficier de mesures réglementaires, managériales, et surtout d'un appui financier approprié, a expliqué, hier, M. Brahiti en marge d'une conférence internationale sur la microfinance, organisée à Alger par le département de l'industrie en collaboration avec le bureau d'Alger de la coopération allemande du développement (GIZ). La nouvelle approche réglementaire devrait permettre d'attirer également des entreprises qui activent dans l'informel. Celles-ci pourront bénéficier d'une régularisation de leur situation, a souligné, pour sa part, le secrétaire général du ministère de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement. Selon Abderazak Henni, l'expérience étrangère dans le domaine de la microfinance aidera l'Algérie à «compléter les dispositifs existants, et dont les résultats ne sont pas totalement satisfaisants, par des dispositions plus adaptées à la réalité et à l'environnement économique des entreprises dont 97% sont constituées de moins de 10 salariés». En termes de chiffres, il apparaît, selon le bilan avancé hier par M. Henni, que le nombre des petites et moyennes entreprises (PME) algériennes a atteint 618 515 unités en 2010, en hausse de 28 000 par rapport à 2009, et 1,6 million d'emplois créés. M. Brahiti a noté, pour sa part, dans une déclaration à la presse que «7900 entreprises ont cessé leurs activités ou se sont reconverties, en 2010». Il est à noter que selon l'article 7 de la loi n°01-18 du 12 décembre 2001 portant loi d'orientation sur la promotion de la petite et moyenne entreprise (PME), la très petite entreprise (TPE), ou micro entreprise, est une entreprise employant de 1à 9 employés et réalisant un chiffre d'affaires inférieur à 20 millions de dinars ou dont le total du bilan annuel n'excède pas 10 millions de dinars.