La microfinance algérienne a le vent en poupe. Pourtant, l'Algérie a pris certain retard en la matière par rapport à ses voisins, le Maroc et la Tunisie. Depuis 2003, l'Algérie a fait beaucoup de progrès, selon les observateurs. Aujourd'hui, le nombre des PME a atteint les 618.515 unités, soit 94% du tissu industriel national. En Algérie, c'est l'Angem (Agence nationale de gestion des micro-crédits) qui est la pionnière de la micro-finance dans le pays. D'après le ministre, l'Algérie possède déjà une modeste expérience dans le domaine de la micro-finance grâce à la mise en œuvre dès 2003 d'un dispositif de micro-crédit qui pourrait être assimilé à ce type de financement. Il s'agit du dispositif géré par l'Agence nationale de gestion du micro-crédit (ANGEM) qui vise le financement de la création d'activités et/ou le financement d'activités à domicile, pour favoriser les artisans et l'auto-emploi notamment des femmes et des jeunes. L'ANGEM, a poursuivi le ministre, gère trois formes de financement allant du petit prêt de survie (PNR, prêt non rémunéré ou prêt à taux zéro), avec un plafond de 100.000 DA jusqu'aux prêts plus importants qui peuvent atteindre un million de DA. De son côté, la ministre conseiller à l'ambassade d'Allemagne à Alger, Mme Monika Iwersen a affirmé que son pays est disposé à mettre son expérience dans le domaine de la micro-finance et de la création des PME et TPE au service de l'Algérie, estimant que la coopération engagée entre les deux pays en matière de PME commence à donner de «bons résultats». Pour sa part, le représentant résident du bureau d'Alger de la GIZ, Siegmund Mueller, a souligné le rôle important des TPE dans le développement de l'économie et dans la création de la richesse et de l'emploi. Un outil de lutte contre l'exclusion sociale Dans une déclaration lue par le SG du ministère de l'Industrie, le ministre Mohamed Benmeradi affirme que la micro-finance est un outil de lutte contre l'exclusion sociale et économique. D'après M. Benmeradi, elle encourage le développement des professions libérales et appuie la création des très petites et petites entreprises (TPE). «La micro-finance doit être envisagée aussi comme étant un instrument de promotion de l'entreprenariat en encourageant la création des TPE et par conséquent la création d'emplois, et en réduisant l'impact de l'informel», a souligné M. Benmeradi. Le ministre a expliqué que l'objet de la micro-finance est de fournir les services financiers dont ont besoin autant les TPE que les PME pour développer leurs activités économiques lorsque «le secteur bancaire classique ne le fait pas ou ne peut pas le faire». S'agissant de la conférence internationale, qui a été organisée en collaboration avec la coopération allemande au développement (GIZ) ex-GTZ, M. Benmeradi a indiqué qu'elle vise à offrir un espace d'échanges et de dialogue entre les principaux acteurs et intervenants dans le domaine de la micro-finance aux fins de son introduction en Algérie.