Les travaux du 2e Congrès maghrébin de neurologie ont pris fin vendredi dans l'idée d'aller vers la création d'un comité national des maladies du système nerveux. Conscients de la fréquence et de la gravité de ces maladies, les dizaines de neurologues maghrébins ont mis l'accent, lors de ces deux journées du congrès, sur la nécessité d'unifier les efforts fournis en matière de neurologie dans les trois pays afin d'améliorer la prise en charge des malades et aboutir sur des diagnostics plus précis. Ce qui constitue l'essentiel dans la prise en charge, selon le professeur Arezki, président de la Société algérienne de neurologie, qui a souligné à l'ouverture des travaux, jeudi dernier à la bibliothèque du Hamma, qu'il est important de faire connaître les maladies neurologiques. « Jadis dites incurables, les maladies neurologiques sont devenues par le développement des techniques d'exploration, par l'apparition de nouvelles molécules, des affections que l'on peut diagnostiquer plus facilement et que l'on peut soigner plus efficacement. » Ainsi, il a signalé que près de 800 000 épileptiques sont répertoriés au Maghreb, 300 000 personnes sont atteintes de la maladie d'Alzheimer, près de 150 000 nouveaux accidents vasculaires cérébraux par dont près de 50 000 décès par an, près de 120 000 parkinsoniens et 15 000 sclérosés en plaques. Pour le professeur Arezki, ces chiffres nécessitent et méritent une réflexion profonde et une mise en place de mécanismes fonctionnels pour mieux prendre en charge des affections longtemps méconnues ou non reconnues. L'épilepsie qui figure parmi ces maladies a été au centre des débats. Selon les spécialistes, l'épilepsie représente un taux de 0,5% dans les pays développés, tandis que dans les pays africains, elle marque un taux allant de 4 à 5%. Selon le professeur Masmoudi, chef de service de neurologie au CHU de Bab El Oued, 5% des cas d'épilepsie nécessitent une intervention chirurgicale. Les neurologues ont, aussi, évoqué les maladies musculaires telles que les dystrophies musculaires congénitales (DMC) qui touchent une grande partie de la population du Maghreb en général, notamment l'Algérie en raison des mariages consanguins, soulignant que « la recherche scientifique a abouti durant les 20 dernières années à identifier les mécanismes des maladies musculaires ». Ainsi, il est recommandent de prévoir des analyses médicales post-matrimonial afin d'éviter des maladies héréditaires pour leur progéniture. Par ailleurs, le point a été fait à l'occasion de cette rencontre sur la sclérose en plaques, une maladie courante chez la population jeune en Algérie et invalidante. Une étude présentée par l'équipe du professeur Tazir, chef de service de neurologie à l'hôpital Mustapha à Alger, a montré que 70% des cas sur 320 patients colligés au service de neurologie du CHU Mustapha sont âgés entre 20 et 40 ans avec une discrète prépondérance féminine (56%). Le traitement par le bêta interféron dans un nombre de cas encore réduit, souligne-t-on, demeure la fréquence des poussées. Cette approche thérapeutique ne peut être, selon le professeur Arezki, prescrite pour tous les malades.