Plus d'un million et demi de personnes transitent chaque jour par les stations de transport de la capitale. Ce chiffre approximatif, relevé par le directeur de l'établissement chargé de la gestion de la circulation et des transports urbains de la wilaya, rend la tâche difficile, presque impossible, de sécuriser toutes les stations d'Alger. C'est du moins, l'argument avancé par les responsables. Le nombre d'agressions perpétrées dans ces endroits censés pourtant être protégés ne cesse de grimper dans l'indifférence des autorités. Des cas de racket de voyageurs par des bandes de malfrats ont été signalés dans plusieurs gares. Parfois ces actes se produisent en plein jour. Les agents placés par ledit Epic dans certaines gares ne résolvent pas pour autant la question. Ces employés, aux dires du premier responsable, ont été affectés aux fins de « régulation et d'orientation », comprendre par cela que la sécurité relève des services habilités, soit de la police, ce qui est quelque part vrai ! Or, la présence de cette dernière aux abords des lieux, lesquels deviennent par la fréquence et la multiplicité des actes de violence de véritables coupe-gorges, est peu ou pas du tout assurée. « Sept de nos agents ont été victimes d'agression à l'arme blanche », précisera le DG de l'Egctu. L'ouverture de nouvelles stations urbaines a été annoncée pour l'année en cours, mais quand on sait à quelles conditions celles déjà existantes sont réduites : violence contre les usagers, prolifération de marchands ambulants, absence de sanitaires et d'entretien etc., on est en droit de se demander l'utilité d'une telle démarche. S'ajoute à cela la politique de délocalisation des stations vers la périphérie de la ville, prônée et exécutée par les services concernés et dont l'objectif est de desserrer l'étau sur la capitale en matière de circulation. Politique légitimée, par ailleurs, par l'état pitoyable dans lequel sont plongés continuellement les usagers des routes algéroises, marquées par d'interminables bouchons. Le plan de la circulation dans la ville « élaboré par des experts », disait le wali d'Alger, le 28 juin dernier, est loin de faire l'unanimité autour de lui. En plus des limites techniques, l'application de ce plan est sujette aussi à certains arbitraires, selon une source de l'administration du wali. On parle, entre autres, d'application sélective. « A titre illustratif, les camions de Coca-Cola circulent librement pendant la journée à l'intérieur de la ville alors que l'interdiction est formelle ? », s'indigne-t-on. Le plan directeur, accouché au forceps, a déjà fait l'objet de plusieurs remaniements, et d'autres suivront prochainement comme prévu, tient-on à rassurer, mais malgré cela, rien ne semble pouvoir arrêter ou atténuer la pression infernale que subit Alger. Manque de perspectives ou absence de volonté ? La question reste en tout cas posée et c'est toute l'économie de la métropole algéroise qui continue de tourner au ralenti. Les quelques chantiers proposés par l'administration ne sont pas pour le moment à même de donner satisfaction. On évoque à ce titre l'augmentation de la capacité de parking qui n'est actuellement que de 2500 places ! Un chiffre on ne peut plus dérisoire et complètement insignifiant dans le cas présent. Deux parkings seront ouverts en avril prochain à Alger-Centre (centre Mennani et boulevard colonel Mira) rassemblant 330 places. D'autres sont à l'étude, comme c'est le cas à la rue Amimour (Didouche Mourad) qui sera lancée prochainement, d'une capacité de 450 places , ou à Ben Aknoun et à la place du 1er Mai, qui sont au stade de l'étude de faisabilité. Le phénomène a surtout pris de l'ampleur, nous affirme-t-on, depuis le début de l'année car plus de 90 000 « nouveaux » véhicules circulent désormais dans la capitale. Conséquence directe d'une importation en masse de véhicules avant l'entrée en vigueur de la loi d'interdiction de l'importation de voitures comptabilisant moins de trois ans de vie. Certes, l'élément est aggravant mais pour espérer résoudre cet épineux problème qu'est la circulation qui empoisonne la vie des citadins et pour assurer une meilleure fluidité, il faudrait une vision plus globale et une gestion en amont.