Les mandataires et autres commerçants de gros des fruits et légumes réclament l'intervention de l'Etat pour une meilleure régulation des prix. Pour ces commerçants affilés à l'UGCAA, hier, lors d'une conférence nationale, en préparation des assises nationales du commerce qui se tiendront en juin, «l'anarchie caractérisant les marchés de gros et de proximité favorise celle des prix. Il n'y a aucune logique dans l'évolution des prix». «Cela se fait sans aucun rapport avec l'offre et la demande», constate Salah Souilah, secrétaire général de l'UGCAA. «Les commerçants demandent une intervention de l'Etat dans le cadre du plafonnement des prix pour limiter, un tant soit peu, cette anarchie qui déstabilise réellement le commerce des fruits et légumes», dira-t-il. Pour le représentant des commerçants, interrogé en marge de la conférence, les prix des produits maraîchers pratiqués au détail ne reflètent pas la tendance au niveau du gros. «Ils subissent plusieurs multiplications», tient à signaler notre interlocuteur. Ainsi, selon ses collègues, «mis à part quelques légumes qui connaissent une flambée à cause des maladies que subissent ces derniers temps ces cultures, comme la tomate et les fèves, tous les autres légumes sont à de très bas prix, comparés à ceux lors de leur arrivée au consommateur (l'oignon à 10 DA, la carotte à 12 DA, la laitue à 10 DA, la courgette à 15 DA, la betterave à 10 DA et la pomme de terre à 23 DA)». Les 42 marchés de gros connaissent, selon les commerçants qui se sont exprimés lors de la rencontre, des anomalies dans la gestion. «Une grande partie des produits n'atterrit jamais au niveau des mandataires. Certains revendeurs intermédiaires préfèrent avoir des transactions avec des vendeurs informels squattant les espaces mitoyens dans les marchés, pour ne pas avoir à partager la marge bénéficiaire avec les mandataires», explique Dehiba Ben Daoued, mandataire à Oran. Le représentant des mandataires de Bordj Bou Arréridj a, de son côté, évoqué le cumul d'impôts impayés durant la décennie noire. Selon l'UGCAA, une amnistie fiscale est souhaitée pour les commerçants bloqués par ces cumuls d'impôts. «Nous avons passé des moments difficiles. Nous avons des dettes d'impôts impayées durant les périodes que nous avons passées sans travailler, vu la situation sécuritaire difficile», affirment-ils. Outre la lutte contre le marché informel, les commerçants réclament l'application simple du décret 93-269 du 09/11/93 régissant les marchés de gros. L'UGCAA rappelle que c'est aux ministères de l'Intérieur et du Commerce de réunir «le minimum de conditions pour freiner l'avancée de l'informel avec la réouverture des locaux des anciens souk el fellah et des marchés qui ne sont pas encore exploités». Le pays compte 42 marchés de gros et chacun compte jusqu'à 3000 mandataires. Ces derniers menacent de recourir à la protestation dans le cas où la menace de l'informel n'est pas prise en compte par les pouvoirs publics.