Les mandataires des marchés de gros des fruits et légumes s'organisent au sein d'une fédération sous la houlette de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA). L'annonce a été faite ce jeudi lors du congrès constitutif sous le slogan “pour une économie nationale et la protection du consommateur”. Achour Mustapha a été élu à la tête de cette fédération à la majorité des voix. Faisant partie du programme d'action de l'UGCAA, qui compte organiser tous les corps de métier sous forme de fédérations, cette nouvelle fédération aura pour mission de coordonner les actions entre les mandataires de wilayas des marchés de gros de fruits et légumes et les pouvoirs publics dans le but d'organiser l'activité commerciale et les marchés de gros de fruits et légumes à travers le pays, selon le communiqué final du congrès. Les mandataires, souvent pointés du doigt pour expliquer la flambée des prix, ont exprimé leurs préoccupations et les problèmes des marchés en Algérie à savoir les superficies restreintes réservées aux marchés de gros, l'absence des conditions d'hygiène et le non-respect des horaires de travail. Outre les pratiques commerciales illégales constatées dans tous les marchés du pays, notamment celles relatives à l'absence du registre de commerce, l'évasion et la fraude fiscales et l'absence de contrôle qui favorisent la spéculation et la hausse excessive des prix des fruits et légumes ont également été relevées par les intervenants qui ont demandé au ministère du Commerce et à toutes les parties concernées d'intervenir au plus tôt pour trouver une solution à ces problèmes qui menacent l'économie nationale. Après avoir indiqué que les marchés nationaux “vivent une instabilité et une anarchie générale”, Salah Souilah, le secrétaire général de l'UGCAA a noté l'appel lancé “aux autorités concernées à intervenir pour la construction de près de 838 marchés couverts et de nouveaux marchés de gros et la réfection d'environ 50 autres à travers le pays”. Le secrétaire général de l'UGCAA a appelé à la coordination entre toutes les parties concernées (le ministère du Commerce, la Chambre de l'agriculture et du commerce et les associations de défense des consommateurs et autres) pour réguler et organiser l'activité commerciale et les marchés et imposer le contrôle nécessaire pour endiguer ces phénomènes. La représentante du ministère du Commerce Mme Meziani a indiqué, en marge du congrès, que le ministère du Commerce prépare actuellement un décret exécutif visant l'organisation des marchés et de l'activité commerciale. En attendant l'adoption de ce décret, et son entrée effective en vigueur, force est de constater que les marchés de gros, pas seulement des fruits et légumes, mais aussi ceux des bestiaux, restent à la merci des spéculateurs qui dictent leur loi et fixent les prix comme bon leur semble, en usant, souvent des méthodes de gangsters, profitant, il faut le dire, de l'absence totale de l'Etat. Ce dernier, au nom du libre marché, a complètement déserté le secteur, arguant du fait que c'est l'offre et la demande qui déterminent les prix. Un argument qui ne tient pas la route, dans la mesure où les spéculateurs et autres intermédiaires ont investi ce créneau qui leur permet d'engranger des bénéfices nets, sans avoir à payer la moindre taxe, ni à rendre des comptes à qui que ce soit. Et quand l'Etat veut sévir, ce sont les mandataires, munis de registres de commerce, et les petits commerçants légaux, qui sont sanctionnés. Azzeddine Bensouiah