Sensibiliser la population sur la sauvegarde des richesses archéologiques est une mission ardue, d'autant que la wilaya recèle 500 sites dont 14 classés patrimoine national. Comment rendre ses lettres de noblesses au patrimoine matériel de la wilaya de Guelma ? La question s'est imposée d'elle-même, avant-hier, lors de l'ouverture du mois du patrimoine organisé par la direction de la culture, devant s'étaler jusqu'au 18 mai, sous le thème «Le patrimoine culturel et la société de proximité». La tâche est ardue d'autant que les 34 communes de la wilaya regorgent de mégalithiques, dolmens, hypogées, peintures rupestres, sites romains et édifices classés de la période coloniale. Ainsi, plus de 500 sites connus dont 14 ont été classés patrimoine national, doivent faire l'objet, nous dit-on, d'une attention particulière. Il s'agit de sensibiliser l'habitant sur ce trésor culturel par le truchement du monde associatif. Dans cette optique, le programme du mois du patrimoine sera ponctué le 24 avril prochain à la maison de la culture Abdelhamid Echafii, par une journée de sensibilisation organisée par la sûreté de wilaya et la gendarmerie nationale, à travers laquelle des bilans seront rendus publics, notamment en matière de lutte contre le vol de pièces archéologiques. Des colloques sont également au programme dont les thèmes principaux ont trait à la protection du patrimoine et sa réhabilitation et aux techniques utilisées dans le cadre des opérations de restauration. «La réalité du terrain dépasse les belles phrases, nous sommes confrontés à l'incivisme des habitants et des autorités locales », nous déclarent en marge de cette journée des personnes (archéologues et citoyens). Et d'ajouter: «A Guelma, si il n'y a pas pillage et vandalisme des édifices culturels, ils sont transformés en urinoirs.» En clair, le mur du théâtre romain, les thermes romains ainsi que les pièces archéologiques du square Séridi Mustapha, au centre-ville, servent d'urinoirs. «L'absence de gardiennage y est pour quelque chose», concluent nos interlocuteurs. Le théâtre municipal, dont la construction s'est achevée en 1881, n'est pas en reste puisqu'il est souillé par des graffitis. Aucune instance n'a daigné laver ou repeindre ces murs. Quoi qu'il en soit, l'intérêt pour le patrimoine culturel à Guelma n'est finalement que ponctuel d'autant que les recommandations des éditions précédentes n'ont pas vu le jour.