Mohamed-Zakaria Bouguerra, un bébé de dix-huit mois, a été lundi 28 novembre horriblement brutalisé dans la garderie d'enfants Chahid Guehdour de la cité du même nom à Guelma. Ses parents, au paroxysme de l'émotion, ont déposé plainte auprès des services de police. Nous montrant le document de ces derniers daté du 5 décembre, le père nous dira qu'à sa grande surprise, lui qui s'attendait à ce que l'affaire prenne son cours normal pour aboutir en justice, il sera convoqué, une semaine après, pour ramener son enfant encore dans un terrible état traumatique et un acte de naissance de ce dernier, comme il est précisé en marge de cette convocation. Selon son père, « mon enfant a été battu, et on ne peut pas me faire croire qu'il a été frappé ainsi par un autre enfant, et encore moins bousculé par sa sœur jumelle Mayar, comme on le prétend, sur une table, et même si c'était le cas, que fait-on au sein de la garderie, si on ne surveille pas les enfants ? » Selon docteur Benfoughali, pédiatre, qui l'a consulté après coup, « le bébé présente des hématomes fronto-orbitales et des ecchymoses au niveau des lèvres ». Contacté, il ajoutera ceci : « Du côté droit du front, il y a une hématome et un traumatisme bucco-dentaire du côté gauche. » Eu égard à cette constatation, les deux thèses avancées, celle disant qu'il serait tombé, ou celle faisant état d'une bagarre entre gosses sont ainsi battues en brèche. Le médecin légiste parle de « multiples égratignures au visage, d'une tuméfaction ecchymotique frontale droite avec de multiples tâches ecchymotiques sur tout le front, d'un traumatisme bucco-dentaire avec des plaies des versants muqueux des deux lèvres ». Cette description est assortie d'une incapacité de 16 jours. Pour le propriétaire et gérant de la garderie, « c'est un autre gosse qui l'a agressé, nous l'avons emmené chez le médecin qui l'a examiné et puis nous avons appelé sa mère ». La nourrice qui le gardait nous a raconté ceci : « Nous avons donné le goûter aux enfants vers 11h, puis je les ai laissés avec deux autres nourrices, avant d'aller faire la vaisselle. En revenant, quelle n'a pas été ma surprise de voir le gosse dans un état terrible, les deux nourrices me diront qu'un gosse du nom de Chems a agressé Zakaria. Aussitôt, je l'ai pris, et j'ai été voir le médecin. » Enfin, nous avons rencontré la maman de l'enfant présumé agresseur, qui dira qu'en allant chercher mon enfant, les filles m'ont dit qu'il s'en était pris à ce bébé. Néanmoins, le père de Zakaria s'en tient à ses déclarations et n'en démord pas. « Mon enfant a été sauvagement maltraité, le reste, ce n'est que des histoires. » L'enfant, s'il se rétablit progressivement, est suivi actuellement par un psychologue. Face à ces deux versions contradictoires, la justice saura faire éclater la lumière sur cette affaire et dire ce qu'on a fait exactement au bébé.