Ces espaces, censés offrir calme et repos aux habitants, n'ont jamais bénéficié d'opérations de réhabilitation. Hormis les jardins Emir Abdelkader (ex-Orléans) et Raffaoui (ex-Barral), situés à quelques mètres de Aïn El Fouara, qui ont gardé leur beauté et leur rayonnement d'antan car bénéficiant d'opérations d'entretien et de maintenance exemplaires de la part des responsables de l'APC, les autres jardins de Sétif offrent des scènes de désolation. En effet, le parc d'attraction, situé sur plus de 18 ha, en plein cœur de la ville, et qui était pendant les années 1980 un lieu de villégiature par excellence, est devenu un véritable dépotoir, au point où, les visiteurs, souvent des élèves venus des wilayas limitrophes dans le cadre d'excursions, ou des familles dans leur majorité émigrées, passant les vacances d'été, ne reconnaissent parfois pas les lieux. En dépit des enveloppes financières consacrées à l'entretien de l'endroit, aucun changement n'est constaté. Les mauvaises herbes foisonnent, des détritus jonchent le sol, des cannettes de bière sont jetées aux quatre coins du parc. Le gazon et les fleurs n'occupent qu'une surface de 3 000 m2 sur une superficie de 180 000. Les décibels des vendeurs de CD et cassettes agressent les visiteurs à longueur de journée. L'insécurité reste le premier souci des promeneurs ; des personnes sont agressées de jour comme de nuit, et ce malgré l'existence d'un poste de police permanent et la présence d'agents de sécurité d'une société privée. Le spectacle de désolation et d'abandon est perçu surtout au jardin de la cité Rebbouh, en face du lycée Ben Alioui, qui subit des dégradations sans précédent. Il semblerait que les squares de Aïn Bouaroua, des cités Maâbouda et des 132 logements, comme ceux d'autres quartiers, ne sont que des terrains marginaux qui n'auraient même pas la dénomination de jardins au niveau de l'Hôtel de ville car, au grand dam des habitants de la cité, ces espaces n'ont jamais bénéficié d'opérations importantes de réhabilitation. «Si nos enfants jouent dans la rue c'est parce qu'ils n'ont pas où aller. Nous n'avons pas le choix, ou on les laisse jouer dans la rue ou on les enferme à la maison. Même les adultes n'ont pas où aller», diront des habitants de plusieurs cités de la ville. Il y a quelques années, nous avons appris que l'APC allait aménager, en forêt récréative, la forêt Znadia, située à la sortie nord de la ville, qui s'étend sur plus de 190 ha. Le projet de cet espace de détente et de loisirs, qui n'a pas encore vu le jour, ne fait pas l'unanimité. Beaucoup de personnes voient qu'il faut d'abord entretenir ce qui existe avant d'ouvrir d'autres fronts qui vont coûter les yeux de la tête au Trésor public,.