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La mémoire, seul rempart contre l'impunité
Atelier sur les disparitions forcées
Publié dans El Watan le 24 - 04 - 2011

Priver un peuple de sa mémoire, c'est se risquer à aller contre l'histoire et se retrouver sur le banc qu'occupent souvent les damnés. La question des disparitions forcées se pose sur la scène politique nationale comme celle de la résilience et du refus de la résignation.
La lutte des familles des victimes de disparitions forcées au souffle long et déterminé est telle que la quête de ce miroir cassé de la vérité. Morceau après morceau, débris après débris, le miroir finira par refléter une vérité que l'on tend à cacher. C'est pour dire que cette quête est possible, que la coalition des associations de victimes du terrorisme et des disparitions forcées, regroupant le collectif des familles de disparus CFDA, SOS disparus, Soumoud et Djazaïrouna, a organisé une rencontre hier à la maison diocésaine à Alger, autour de «la vérité, la justice et le processus de transition». Madjid Bencheikh, professeur en droit international et ancien président de la section Amnesty international en Algérie, a donné le la à cet atelier-forum en associant la quête de la vérité avec celle de la démocratie. «La recherche pour la vérité et la justice doit être au cœur du combat pour la démocratie.
La recherche de la vérité suppose la réforme des institutions pour pouvoir mener des enquêtes. La liberté de la presse est un préalable aussi pour enquêter sur le fonctionnement du politique durant la décennie de guerre civile entre 1990 et 2000» a-t-il dit. Pour le professeur en droit, il est impératif que le combat pour la vérité soit porté par d'autres associations afin de peser et imposer un changement du système, ce qui impliquerait de donner un long souffle à la lutte pacifique. «La recherche de la vérité nous mène au cœur du système», indique l'invité du forum. Ceci et de plaider pour une réelle indépendance de la justice, car «sans justice indépendante, il est impossible d'arriver à un système qui mette fin à l'impunité». Noureddine Saâdi, professeur de droit public et sciences politiques à l'université d'Artois, estime pour sa part qu' «aucune amnistie n'a eu raison du droit. Aucune amnésie n'a triomphé de l'impunité». M. Saâdi souligne que «la disparition de milliers de personnes, les unes du fait des exactions barbares terroristes, les autres victimes de la violence des forces de l'Etat, ne peut être refoulée, occultée par l'histoire». Et de préciser : «Parler des disparus, c'est d'abord politiquement, éthiquement, humainement, historiquement se placer d'abord du côté des victimes.»
Le professeur Saâdi s'offusque de la réaction du Président en 1999, disant aux familles de disparus : «Les disparus ne sont pas dans ma poche.» «Un tel cynisme, une telle ignorance du malheur de milliers de parents se passent de mots. Mais, c'est également une violation de la société à qui l'on dénie la mémoire au nom de la paix et la réconciliation nationale», ajoute-t-il en notant qu'un véritable arsenal juridique a été mis en place pour constituer «un véritable bâillon répressif contre la vérité». «La leçon universelle d'Antigone dans son combat contre les lois de la Cité est qu'il ne peut y avoir de réparation sans la vérité et la justice», en précisant que «l'institutionnalisation de l'impunité dans la loi interne est en totale contradiction avec les engagements internationaux». Et de dire, cette sentence de l'histoire qu'«aucune politique officielle de l'oubli, aucune amnistie, aucune impunité judiciaire ne peuvent rendre un peuple amnésique. Toute nation est fondée sur une image de soi reposant sur une mémoire collective, et l'un des droits de l'homme est le droit à la mémoire». Invitée à parler de l'expérience de l'Argentine au sujet des disparitions forcées, Josefina Casado, dont l'enfant a été enlevé après son accouchement en prison, estime qu' «aucune démocratie ne peut s'établir sur le silence».
Elle, membre des mères de la Place de Mai (mouvement symbolisant la lutte des familles de disparus en Argentine), Mme Casado note ceci : «Nous sommes de sociétés différentes, de religions et de cultures différentes, nos langues sont différentes mais notre langage est le même, c'est celui de la solidarité, le soutien, l'organisation et cherchons les failles du régime. Les dictateurs eux aussi ont le même langage, celui de la torture, des enlèvements, des crimes …» Contant l'expérience argentine qui a vu naître un mouvement de lutte dans les années 1970 et qui a fini par voir les tortionnaires, et à leur tête le dictateur Videla, jugés. Josefina Casado a souligné que le travail qui a été fait par les exilés argentins, à l'étranger, a permis que le cas argentin soit connu et éviter les complaisances avec la dictature. «Nous sommes passés par un long chemin, depuis le temps de la dictature, du silence qui s'en est suivi durant les premières années de démocratie depuis 1983, puis arrivés à la loi sur l'impunité imposée en 1999 par Carlos Menam, abrogée en 2003, pour voir enfin des criminels poursuivis. Nous avons retrouvé des enfants enlevés, nous avons pu identifier les corps de certains disparus et nous continuons à rechercher la vérité. Je suis convaincue d'une chose, rien n'est impossible», a-t-elle dit. La coalition des associations des familles de disparus et victimes du terrorisme a lancé un appel, hier, à l'Etat algérien pour ratifier la convention internationale pour la protection des personnes contre les disparitions forcées.


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