Les conditions climatiques difficiles de cette année qui menacent les différentes filières agricoles ne touchent pas uniquement l'Algérie. Même dans les pays réputés pour être les principaux producteurs agricoles à l'instar de l'Europe et des Etats-Unis ne sont pas à l'abri de la sécheresse. Aux Etats-Unis, le rapport « crop progress » publié la semaine dernière par l'USDA, le département américain de l'agriculture, souligne que «les semis de maïs aux USA stagnent à 7 % des surfaces plantées au 17 avril, contre 3 % la semaine précédente et 16% il y a un an. Cependant, comparé à la moyenne 2006-2010 qui s'établit à 8 %, le retard est relatif. Quant à la betterave à sucre, seuls 5% de la surface a été semée au 17 avril, contre 33% un an auparavant, et 18% sur la moyenne des cinq dernières années. L'épiaison sur blé d'hiver est en avance à 14% d'épis sortis aux Etats-Unis, contre 6 % un an auparavant, et 10% en moyenne entre 2006 et 2010, en raison d'un temps sec et chaud. De fait, la notation des conditions de développement du blé d'hiver aux Etats-Unis, stagne, voire se dégrade. Ainsi, les blés jugés en mauvais et en très mauvais état totalisent 38%, contre 36% la semaine précédente et 6% il y a un an. Les blés jugés bons à excellents stagnent à 36%, contre 69% il y a un an». En France, le BRGM, (Bureau de recherche géologique et minière) tire la sonnette d'alarme sur la situation des ressources hydriques. Dans un bulletin publié mardi dernier, le bureau en question estime qu'«en mars, 58 % des nappes phréatiques affichent un niveau inférieur à la normale. Les principaux aquifères déficitaires sont situés dans le Bassin parisien et dans le Sud-Ouest. Sept départements ont déjà imposé des restrictions d'utilisation de l'eau. En île-de-France, la Seine-et-Marne, l'Essonne et le Val-de-Marne sont placés sous le niveau d'alerte 3, le plus élevé qui impose des restrictions maximales, y compris pour l'irrigation des cultures. Les autres départements concernés sont les Deux-Sèvres, la Charente, la Charente-Maritime, la Vienne et le Cher. «Cette situation est le résultat de plusieurs années de déficit pluviométrique», souligne le BRGM. Les précipitations efficaces sont déficitaires sur la quasi-totalité du pays, note l'organisme public. Le mois de mars 2011 affiche des cumuls de précipitations déficitaires de l'Aquitaine aux côtes de la Manche ainsi qu'en Champagne-Ardenne, Lorraine, Alsace, Franche-Comté et sur les Alpes du Nord (…) ».