Les prix du maïs, du blé et du soja ont été influencés par les mouvements en dents de scie du dollar cette semaine sur le marché à terme de Chicago, en attendant une série de rapports très importants du département américain de l'Agriculture (USDA). "L'évolution du dollar a été le principal facteur influençant les prix ces derniers jours", a observé Bill Nelson, de Doane Advisory Services. Le billet vert a connu une semaine agitée face à l'euro. La monnaie européenne a en effet rebondi en cours de semaine alors que la Grèce annonçait une nouvelle série de mesures d'austérité pour tenter de réduire sa massive dette publique, mais elle est ensuite retombée. Les opérateurs craignent qu'un dollar fort ne freine la demande pour la production agricole américaine, une inquiétude renforcée jeudi par la publication du relevé des exportations du pays la semaine dernière, jugé décevantes. Les opérateurs se tournent désormais vers l'USDA, qui va publier mercredi plusieurs rapports importants sur l'offre et la demande mondiales, dont une nouvelle estimation de la production agricole américaine. "On est face à une situation très inhabituelle, où le gouvernement a réévalué son estimation de production de maïs et de soja dans certains Etats", a expliqué Bill Nelson. "Il y a une possibilité de surprise". "Nous ne nous attendons pas à un quelconque mouvement important des cours avant la publication du rapport sur l'offre et la demande la semaine prochaine, dans lequel l'USDA va donner le résultat de sa réévaluation des surfaces où la récolte a été retardée par un temps humide", ont commenté de leur côté les analystes de Barclays Capital. Il est utile de noter qu'en Afrique du sud la production de céréales a enregistré un net recul. Selon les projections, le pays devrait produire onze millions de tonnes de maïs cette année. C'est beaucoup et même trop puisque la demande domestique permet d'écouler huit millions de tonnes seulement. Les trois millions de surplus devront donc être exportés. Or, le Rand sud-africain est fort face au dollar américain et les profits réalisés à l'exportation en pâtissent. Par ailleurs, l'offre mondiale de grains en partie grâce à une excellente saison aux Etats-Unis est abondante. Par conséquent, le maïs sur le marché à terme de Chicago se vend à 110 euros la tonne, c'est 30% de moins qu'il y a douze mois. En revanche, les coûts de production sont en hausse en Afrique du Sud. Le blé ne se porte pas mieux ; la récolte de décembre a été médiocre. Elle a souffert de la sécheresse dans la province du Cap oriental et dans le sud du Cap occidental. L'Afrique du Sud est un importateur net de blé depuis plus de dix ans. Le pays produit deux millions de tonnes de blé et en importe un million chaque année. Les producteurs et les experts réclament des taxes à l'importation pour faire face aux concurrents européens qui bénéficient de subventions.