La Saga des rois numides entre Carthage et Rome est le dernier grand ouvrage de la série du professeur Messaoud Djennas, en vente dans les librairie, après la publication, chez la même maison d'édition, Casbah Editions, de Vivre, c'est croire – Mémoires (1925-1991) paru en 2006 et Algérie, Résistance et Epopée – Dialogues à travers le temps (1827-2000) sorti en 2009. Sans être historien, il dit d'ailleurs lui-même ne pas avoir cette prétention, le célèbre ophtalmologue en retraite depuis 1991, après avoir dirigé pendant vingt ans le service d'ophtalmologie du CHU Issad Hassani de Beni Messous, confirme bien dans sa dernière livraison son goût prononcé pour les voyages dans le temps, ceux-là mêmes qui révèlent les traces glorieuses de la nation algérienne à travers les âges et les hommes qui ont creusé ses sillons, à l'images des aguellids de l'antique Numidie, les rois numides qui auront été non seulement des acteurs de l'histoire, mais surtout des bâtisseurs d'Etat. Si revisiter l'histoire de l'antique Numidie est considéré par l'auteur comme une gageure, voire une aventure, notamment en raison de l'absence de documents d'époque dûment authentifiés et de la dispersion d'archives, il reste qu'en parcourant son livre, on replonge avec une certaine curiosité et un plaisir non dissimulé dans une épopée particulièrement édifiante sur les racines historiques de notre pays et de notre peuple, dans laquelle se sont illustrés les rois numides, de Syphax à Vermina, en passant par les plus célèbres Gaïa, Massinissa, Jugurtha, Juba I et Juba II, Ptolémée qui ont tous, à travers leur saga de résistance guerrière et d'édification, construit des royaumes et gouverné des territoires. Le professeur Djennas, au terme de ce qu'il a appelé une fresque historique, qui s'articule sur cinq grands chapitres (le cadre géographique et humain, le cadre historique, les rois numides, l'arbre généalogique des rois numides et la chronologie des rois et royaumes numides), nous dit éprouver – avec l'espoir de nous le faire partager – le sentiment de fierté éprouvé pour certains de nos lointains aïeux qui ont fait la gloire de notre peuple par leur sagesse et leur grand sens politique (Gaïa), leurs qualités exceptionnelles de stratèges politico-militaires (Syphax et surtout Massinissa). Il conclut dans une réflexion personnelle que «l'histoire de l'Algérie n'est pas faite que de luttes et de résistance. Si la guerre de Jugurtha annonce celle d'Abdelkader, Gaïa, Syphax et Massinissa surtout sont l'illustration de la fécondité de cette terre numide qui a vu émerger en son sein de grands bâtisseurs d'Etat, n'ayant rien à envier aux monarques les plus grands de leur temps, et dont notre jeunesse peut et doit être fière». On ne pouvait espérer meilleure chute pour l'invitation à la lecture de cet essai historico-littéraire plein d'enseignements sur notre passé.