Pour son 25e anniversaire, cette manifestation met les bouchées doubles Organisé pour la première fois en 1987, le Salon du livre et de la presse de Genève est le plus grand rassemblement culturel de Suisse. Il est aussi, sans doute, le seul salon qui réunisse la presse et le livre, démarche originale, mais surtout logique si l'on considère les liens historiques et actuels qui unissent ces deux univers du point de vue des techniques et de plusieurs métiers communs, du point de vue des libertés d'expression, et des échanges nombreux entre les deux. Depuis hier, vendredi 29 avril, jusqu'au mardi 3 mai, Journée mondiale de la liberté de la presse, le Salon de Genève connaîtra un moment historique : son 25e anniversaire. En un quart de siècle, ce grand rassemblement qui attire chaque année 100 000 personnes a su se forger une identité forte ainsi qu'une atmosphère réunissant les professionnels de l'édition et des médias ainsi que les grandes figures de l'art et de la culture. Ce beau monde est entouré aussi de nombreux lecteurs et lectrices qui composent une représentation diversifiée d'âges, de catégories sociales et de pratiques de lecture. Une autre caractéristique du salon est d'accorder une très importante part à l'animation intellectuelle, culturelle et artistique, non pas pour «boucher les trous» comme certains rassemblements similaires, par ailleurs honorables. Le programme, disons annexe, du salon offre une quantité et une qualité impressionnantes d'activités, comprenant des expositions thématiques, des conférences-débat, des ateliers, des spectacles, des concours, des remises de prix, des projections, des plateaux de radio et de télévision. Une grosse ruche posée près du lac Léman. Cette année, on peut citer la palette des activités autour de l'Arménie et de l'Office fédéral de la culture (Suisse), hôtes d'honneur de l'édition. Le programme comprend aussi des espaces d'animation inscrits dans la tradition du salon : le Cercle, le Village de la BD, le Chouette Espace, la Cuisine des livres, la Chasse au trésor, le Don du livre, etc. Autant de lieux pour autant de publics et de thématiques. Deux innovations d'importance sont venues renforcer cette incroyable liste de possibilités : le Laboratoire des nouvelles lectures et un festival intitulé le Temps de le dire. Le Laboratoire offre la possibilité aux éditeurs et aux auteurs, sur le principe des réseaux sociaux, de mettre en ligne sur une plateforme web rattachée au salon, leurs idées ou projets, voire leurs prototypes, pour recueillir en direct les avis et suggestions des lecteurs et professionnels. Le Temps de dire se présente comme un «lieu de lecture et de relecture du monde», voire de réécriture. Le Salon de Genève ne se départit pas cependant des missions classiques d'un Salon du livre, assurant scrupuleusement la promotion des éditeurs et des auteurs, facilitant les partenariats et achats de droits, guidant les visiteurs dans l'offre de lecture proposée tant pour le livre que pour la presse. Ce qui le distingue encore, c'est d'abriter le Salon africain du livre, de la presse et de la culture, qui en est à sa huitième édition, avec une ouverture remarquable sur la production éditoriale de notre continent, et, à travers les médias, d'un regard et de débats sur les actualités.Cette année, l'Algérie ne sera pas présente. Selon Hadj Nacer, directeur du Livre au ministère de la Culture, cela ne relève pas d'un manque d'intérêt pour cette rencontre. «Au contraire, affirme-t-il, nous tenons le Salon de Genève comme un rendez-vous majeur de l'édition internationale. Il se trouve seulement que nos participations rapprochées aux Salons du livre de Paris et d' Abou Dahbi, tout récemment, n'ont pas permis de disposer de suffisamment de temps pour organiser notre présence à Genève. Nous en avons parlé avec ses organisateurs qui l'ont bien compris et nous avons pris attache pour une participation algérienne renforcée à la prochaine édition.» Notre interlocuteur précise enfin que la quantité de Salons importants, et parfois leur chevauchement dans le temps plaide pour une programmation judicieuse qui ne soit pas forcément rythmée sur celle de ces manifestations, mais établie en fonction des besoins de promotion de l'édition algérienne. Il compte consulter à ce propos les éditeurs nationaux pour recueillir leurs avis et propositions. Dont acte.