Pour la deuxième année consécutive, l'Algérie sera présente à cette importante manifestation culturelle par la biais de l'Anep. Après une première participation en mai 2003, les éditions Anep étaient présentes cette année encore au Salon international du livre, de la presse et du multimédia de Genève qui a eu lieu du 28 avril au 02 mai 2004. Fidèle à tous les rendez-vous et manifestations culturels aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays, et répondant surtout à une volonté de promouvoir la culture algérienne d'une façon générale et l'édition plus précisément, l'Anep tente par ces sorties de faire connaître l'édition algérienne et aussi de prouver que l'Algérie existe bel et bien dans la sphère culturelle internationale malgré tout. Présente à ce Salon avec plus d'une centaine de titres, aussi bien en français qu'en arabe - ce qui a d'ailleurs énormément plu à la communauté arabe vivant en Suisse et qui désespérait de voir un jour une participation arabe -, cette maison d'édition a eu un impact fort positif sur les visiteurs, venus nombreux visiter le stand algérien. Ils étaient de toutes nationalités, de toutes religions et de toutes cultures, mais tous témoignaient un réel intérêt pour cette participation algérienne, cette «intruse» qui sait si bien se tenir au même rang que tous les autres participants, n'ayant rien à leur envier, mais plutôt fière de ce qu'elle leur a apporté. Par ses publications, l'Anep n'a pas laissé les gens indifférents et a suscité des réactions: curiosité et étonnement chez les uns, nostalgie et amertume chez les autres, colère, indignation mais fierté chez quelques-uns, mais tous souhaitaient que la participation algérienne devienne plus importante à l'avenir, d'autant plus que le marché de l'édition aujourd'hui est assez florissant et qu'il mériterait d'être plus connu à l'échelle internationale. Tout aussi important que le Salon de Paris, auquel l'Algérie participe plus massivement, étant donné l'histoire commune qui lie ces deux pays, le Salon de Genève mérite également intérêt et considération; c'est un rendez-vous culturel qui draine une foule considérable de professionnels et gens de métier, ainsi que les amoureux du livre et de la lecture qui viennent des alentours; ce carrefour des connaissances, outre l'exposition, la vente et les dédicaces des auteurs, organise tout au long de cette manifestation des conférences, tables rondes et débats qui traitent de sujets importants et d'actualité. Il y eut par exemple au Grand Café littéraire une conférence-débat de Tariq Ramadan autour de la spiritualité, l'islam, l'islamisme, la violence et les femmes qui attira beaucoup de passionnés et de curieux. Au Village alternatif, des débats avaient eu lieu également sur de nombreux sujets comme la mondialisation et plus précisément ses dérapages dans l'application du commerce et beaucoup d'autres sujets tout aussi passionnants les uns que les autres. Cette année, le Chili - dont la réputation de ses écrivains dépasse les frontières linguistiques, et la preuve en est le prix Nobel Pablo Neruda, dont on fête cette année le centenaire - était l'hôte d'honneur de ce Salon et son stand était prestigieux; beaucoup d'invités y étaient présents dont le grand écrivain Luis Sepulveda et Jorge Edwards, ainsi que plus d'une quarantaine d'éditeurs chiliens. Pour la première fois, un Salon africain du livre, de la presse et de la culture fut organisé à l'intérieur de ce même Salon international dans lequel des espaces furent dressés pour faire connaître l'édition africaine dont la Côte d'Ivoire, le Bénin, le Nigeria, le Maroc et le Rwanda. Un prix Ahmadou Kourouma fut instauré à la mémoire du grand écrivain ivoirien décédé l'an dernier et de nombreuses conférences-débats eurent lieu autour de «Le Français en partage dans le monde: quelles influences sur la langue française?» animées par Jacques Chevrier. «Existe-t-il une écriture féminine?» animée par Boniface Mongo-Mboussa, journaliste à Africultures, avec les écrivains Aminata Sow Fall, Michèle Rakotoson et Tanella Boni. Ce Salon africain ne devrait-il pas joindre l'édition algérienne à son groupe? La question mérite d'être posée d'autant plus que cela renforcerait la culture maghrébine et africaine. Ce Salon s'est déroulé dans une ambiance agréable, l'Algérie y avait sa place et devrait même y être plus présente...