La résidence universitaire El Khawarizmi a été, au cours de la soirée de dimanche à lundi, le théâtre de violentes altercations qui ont opposé une centaine de résidentes affiliées à l'UGEL, organisation proche du MSP, à des agents de sécurité qui tentaient de les contenir à l'intérieur de l'enceinte universitaire pour éviter « toute forme de dérapage ». Trois agents de sécurité, selon une source syndicale, ont été blessés lors de ces échauffourées. L'un d'eux, Hadi Mohamed, 49 ans, a été évacué à l'hôpital dans un état critique, nous a-t-on précisé. Selon un communiqué de l'UNJA, trois étudiantes, opposées à une marche organisée par l'UGEL en début de soirée, ont été, dans la foulée, agressées physiquement. Ces incidents ont donné lieu, lundi, à un large mouvement de protestation, décidé par la coordination des travailleurs, des ouvriers universitaires, et qui s'est traduit sur le terrain par un arrêt de travail dans la plupart des cités U de la ville de Sidi Bel Abbès. « Prétextant de la présence d'éléments masculins » à la cérémonie d'installation d'une nouvelle section de cité UNJA, organisée dans les locaux du réfectoire, des représentantes de l'UGEL ont décidé d'une marche « pacifique » qui devait « s'ébranler à l'extérieur de l'enceinte universitaire », rapportent des témoins. Selon les termes d'un communiqué signé par l'UGEL et remis à la presse, « un sit-in a été organisé par les étudiantes, devant l'entrée principale de la résidence pour exiger l'évacuation par le service d'ordre d'une cinquantaine d'intrus. Ce sont les organisatrices de la cérémonie qui ont, les premières, eu recours à la violence ». Une version des faits démentie par des responsables de l'UNJA qui, contactés hier, ont fait état de « manipulations », tout en exigeant l'ouverture d'une enquête au sujet de ces incidents. Déjà qu'une plainte pour agression a été déposée par l'une des victimes contre l'UGEL. Dans un communiqué rendu public, hier, l'UNJA qui dénonce « un terrorisme moral », exhorte les pouvoirs publics à exercer un contrôle plus rigoureux de salles de prière des résidences universitaires. Celles-ci devraient être, selon l'UNJA, chapeauter par des comités élus et non désignés par « une quelconque organisation ». Heureusement que les participantes à la cérémonie ne sont pas mêlées aux contestataires « autrement ça aurait dégénéré », nous ont déclaré des étudiantes.